The Telegraph : “Toutes les formes de boycott visant Israël”
Dans un long article, The Telegraph britannique dresse un inventaire détaillé des boycotts auxquels Israël fait face depuis le 7 octobre, évoquant une « offensive multiforme » contre l’État hébreu. Du retrait de plusieurs pays de l’Eurovision à des initiatives au sein des institutions internationales, le journal évoque une tentative de « délégitimation généralisée » liée à la guerre contre le Hamas. Le quotidien cite notamment la décision du Guinness World Records de refuser d’homologuer un projet israélien visant à mobiliser 2 000 donneurs de reins, au motif que le sujet était « particulièrement sensible en ce moment ». Selon The Telegraph, le recours répété à la notion de « sensibilité » est devenu un langage codé justifiant l’exclusion d’Israël de nombreux espaces publics. L’article souligne également l’intensification du mouvement BDS dans les universités, avec des institutions en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie et en Espagne suspendant ou gelant des accords avec des partenaires israéliens. Dans certains cas, il s’agit de « boycotts silencieux » : des collaborations cessent sans explication officielle. Le boycott s’étend aussi au sport, à la culture et même à la grande distribution. Toutefois, The Telegraph note que la majorité des initiatives commerciales ont échoué, à l’exception notable de la chaîne britannique Co-op, qui a explicitement cessé de commercialiser des produits israéliens — aux côtés de ceux provenant de plusieurs autres pays jugés problématiques.
À Gaza, s’opposer au Hamas mène à une fin violente
Le New York Times revient sur la mort de Yasser Abu Shabab, chef de la milice gazaouie des « Forces populaires », soutenue de manière indirecte par Israël. Son assassinat, la semaine dernière, constitue selon le journal un avertissement glaçant. Pour plusieurs analystes cités, cet événement confirme une tendance observée depuis longtemps : les Palestiniens soutenus par Israël pour affaiblir le Hamas finissent, dans la majorité des cas, assassinés. Le Hamas a qualifié sa mort de « sort inévitable réservé à tout collaborateur », appelant les membres d’autres milices à se rendre « avant qu’il ne soit trop tard ». Le New York Times rappelle qu’Israël a tenté, dès les premiers mois de la guerre, de s’appuyer sur plusieurs groupes armés locaux afin d’éroder l’emprise du Hamas. Mais selon Shalom Ben-Hanan, ancien haut responsable du Shin Bet, ces milices étaient trop peu nombreuses et trop stigmatisées pour représenter une alternative crédible. Avant sa mort, Abu Shabab affirmait pourtant vouloir œuvrer à « un avenir de Gaza sans le Hamas ».
La Syrie accuse Israël de “combattre des fantômes”
Enfin, lors d’une conférence internationale à Doha, le président syrien par intérim Ahmad al-Charaa a vivement critiqué les opérations israéliennes en Syrie, les qualifiant de « guerre contre des fantômes ». Il a affirmé que la Syrie restait attachée à l’accord de désengagement de 1974 avec Israël, qu’il qualifie de « relativement réussi », tout en mettant en garde contre toute remise en cause de cet arrangement ou la création de nouvelles zones démilitarisées. Selon al-Charaa, Israël instrumentaliserait le 7 octobre pour justifier toutes ses actions régionales : « Israël est devenu un État qui exporte les crises », a-t-il déclaré, l’accusant de centaines de frappes aériennes et d’incursions terrestres en Syrie. Du côté israélien, les autorités justifient ces opérations par la crainte croissante de l’infiltration de groupes armés affiliés au Hamas ou à Damas, Israël ayant pris le contrôle d’une large zone tampon démilitarisée dans le sud syrien.
Israël–Jordanie : un projet ambitieux enfin relancé ?
Après des années de retards et de blocages, Israël et la Jordanie semblent relancer l’un des projets les plus ambitieux issus des accords de paix de 1994 : le programme « Portail du Jourdain » -Jordan Gateway. Selon Green Prophet, site d’actualité spécialisé dans les questions environnementales au Moyen-Orient, les deux pays accélèrent le développement d’un parc industriel conjoint à la frontière, destiné à accueillir notamment un hôpital israélien au service de patients jordaniens. Conçu dès les négociations de paix israélo-jordaniennes, le projet avait longtemps été paralysé par des litiges juridiques et des obstacles bureaucratiques. Des responsables israéliens confirment aujourd’hui que l’hôpital, destiné en priorité aux patients jordaniens, fait l’objet d’un examen actif par le gouvernement. Le président du conseil régional de la vallée des Sources, Itamar Matiash, décrit le futur établissement comme un centre de pointe en cancérologie, capable de recevoir des patients de Jordanie et d’autres pays de la région. L’originalité du projet réside dans son modèle frontalier inédit : les travailleurs israéliens et jordaniens accéderont à la zone industrielle commune tout en restant dans une « bulle extraterritoriale ». Les Jordaniens n’entreront pas officiellement en Israël, et les Israéliens ne pénétreront pas juridiquement en Jordanie, un mécanisme censé contourner les sensibilités politiques et sécuritaires.