Culture

Plus de 1500 professionnels du cinéma boycottent Israël

1500 professionnels du cinéma ont signé une pétition dans laquelle ils s'engagent à boycotter les institutions cinématographiques israéliennes.

4 minutes
9 septembre 2025

ParGuitel Benishay

Plus de 1500 professionnels du cinéma boycottent Israël
Photo: IStock

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Plus de 1500 professionnels de l'industrie cinématographique et télévisuelle mondiale, parmi lesquels figurent de nombreuses personnalités de premier plan - dont des lauréats d'Oscars, de BAFTA, d'Emmy et de Palmes d'or - ont signé une nouvelle pétition dans laquelle ils s'engagent à ne plus collaborer avec des entreprises, institutions et acteurs israéliens « impliqués dans un génocide et un apartheid contre le peuple palestinien », selon les termes de leur pétition.

Parmi les signataires, où l'on retrouve de nombreux noms déjà présents dans de précédentes pétitions, figurent les réalisateurs Yorgos Lanthimos (« Pauvres Créatures », « The Killing of a Sacred Deer »), Ava DuVernay (« A Wrinkle in Time », « When They See Us »), Adam McKay (« The Big Short », « Don't Look Up », « Succession ») et Mike Leigh (« Secrets & Lies », « Naked », « Vera Drake »).

Du côté des acteurs, on compte notamment Olivia Colman (« Broadchurch », « The Crown », « The Favourite »), Ayo Edebiri (« The Bear »), Amy Lou Wood (« Sex Education »), Mark Ruffalo (« Zodiac », Hulk dans l'univers Marvel), Paapa Essiedu (qui incarnera le professeur Snape dans la nouvelle série télévisée « Harry Potter »), Cynthia Nixon (« Sex and the City »), Josh O'Connor (« Challengers », « God's Own Country »), ainsi qu'Alyssa Milano, Brian Cox, Natasha Rothwell, Javier Bardem, Mary Elizabeth Winstead, Tilda Swinton et Debra Winger.

La pétition, disponible en anglais, arabe, espagnol, turc, japonais et français, déclare : « En tant que cinéastes, acteurs et professionnels de l'industrie cinématographique, nous reconnaissons le pouvoir du cinéma à façonner les perspectives. En ces moments de crise urgente, où nombre de nos gouvernements permettent la perpétuation du massacre à Gaza, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous opposer à cette complicité dans cette horreur continue. »

Les artistes signataires expliquent répondre « à l'appel des cinéastes palestiniens, qui ont exhorté l'industrie cinématographique mondiale à s'opposer au silence, au racisme et à la déshumanisation, et à faire 'tout ce qui est humainement possible' pour mettre fin à la complicité dans leur oppression. »

Le texte fait référence aux décisions de la Cour internationale de Justice concernant « un risque réel de génocide à Gaza » et parle d'''occupation'' et d'''apartheid'' en référence à la politique israélienne. Les signataires s'engagent à ne plus projeter de films, se produire ou travailler avec des institutions cinématographiques israéliennes.

Yaron Shemer, directeur artistique du Festival du film de Haïfa, reconnaît que « la situation dans l'industrie cinématographique internationale et son rapport à Israël a rendu le travail sur le festival complexe, compliqué et semé d'embûches tout au long de l'année ». Il précise faire face à « de nombreux refus de créateurs pour la projection de leurs films en Israël ».

Le ministre de la Culture et des Sports Miki Zohar a dénoncé cette initiative: « La tentative de boycott contre les créateurs et les organismes cinématographiques israéliens est une démarche cynique et déconnectée. Il semble que les signataires aient ignoré ou oublié la réalité dans laquelle nous vivons depuis 703 jours avec nos otages détenus par le Hamas et une confrontation difficile face au terrorisme sur tous les fronts dans une véritable guerre pour notre existence. Face à cette pétition, l'attentat cruel d'aujourd'hui (l'attentat à Jérusalem qui a eu lieu hier, ndlr) qui a fait de nombreuses victimes est une preuve supplémentaire de l'incompréhension et de l'hypocrisie des ennemis d'Israël. Au lieu de faire de la culture un pont entre les peuples, un dialogue et un échange véritable, ils choisissent d'en faire un outil politique qui incite à la haine et boycotte. La culture cinématographique israélienne continuera de s'épanouir, de toucher les cœurs et de réussir dans le monde, malgré toutes les tentatives de boycott et de nuisance. »