Près de 200 000 habitants de la bande de Gaza auraient déjà fui vers le sud, mais même dans les zones dites « humanitaires » comme Al-Mawasi, près de Khan Younès, le Hamas bloquent les déplacés. Des images publiées hier soir, jeudi, montrent des activistes du mouvement terroriste qui empêchent des familles déplacées de la ville de Gaza d’ériger des tentes. Selon des sources locales, certains auraient même ouvert le feu pour les dissuader, arguant que ces terrains seraient des « propriétés gouvernementales ». Résultat : de nombreux déplacés vivent sans abri, dans des conditions précaires, et dénoncent des actes de « brimade » qui aggravent leur détresse.
« La situation dans la ville de Gaza est devenue intenable, c’est une zone de combat d’est en ouest », explique Khaled, un gazaoui joint par N12. « La plupart des gens sont pauvres, ils n’ont pas les moyens de payer le prix du déplacement. » Selon lui, la location d’un camion de déménagement atteint 10 000 shekels, et un simple petit abri coûte entre 1 200 et 1 500 dollars. « Nous n’avons pas les moyens, c’est pourquoi beaucoup restent malgré les dangers. Moi-même, je n’ai pas pu partir avec ma famille. »
Au-delà de la pénurie, certains déplacés dénoncent de véritables abus. Des habitants rapportent que des terrains libres sont « loués » à prix fort, tandis que des hommes liés au Hamas interdiraient l’installation de nouveaux camps.
Plus grave encore, l’influenceur gazaoui Hamza al-Masri alerte sur une pratique « révoltante » : des propriétaires exigeraient de femmes déplacées – notamment des veuves et des mères isolées – qu’elles leur envoient des photos personnelles en échange d’une tente, de bons alimentaires ou d’argent. Il publie même des extraits de messages : « Je veux une belle photo de toi et demain tu auras une tente à Deir al-Balah. »