Dans les années 1970 et 1980, le pays fait face à des défis colossaux : guerres, dépenses militaires écrasantes, politique budgétaire expansive et impression massive de monnaie. L’inflation atteint des sommets vertigineux, 445 % en 1984, ce qui entraîne une hyperinflation quotidienne qui transforme chaque transaction en course contre la perte de pouvoir d’achat. Les Israéliens se précipitent alors pour convertir leurs shekels en dollars ou acquérir des biens tangibles afin de préserver leur argent.
Pour répondre à cette urgence, le gouvernement d’union nationale de Shimon Peres et Yitzhak Shamir lance en juillet 1985 un programme de stabilisation économique qui comprend coupes budgétaires, gel des salaires et des prix, et surtout une mesure radicale : le remplacement du shekel ancien par le nouveau, à raison de 1 000 anciens pour 1 nouveau.
Le nouveau shekel, entre en circulation le 4 septembre, incarne un signal fort adressé aux citoyens et le ratio 1:1 000 témoigne de l’ampleur de la dépréciation passée et de la gravité de la crise. Les effets sont immédiats : l’inflation chute à environ 20 % en 1986, la confiance du public se rétablit et les comportements économiques s’adaptent à une normalité moins chaotique.
Quarante ans plus tard, le nouveau shekel figure parmi les monnaies les plus stables au monde. Il reflète la transformation d’Israël en une économie moderne et technologique, et la Banque d’Israël, désormais plus indépendante, continue de gérer la politique monétaire avec prudence pour garantir la stabilité de la monnaie.