Taher al-Nunu, haut responsable du bureau politique du Hamas, a accordé ce dimanche sa première interview à Al-Jazeera depuis les révélations sur sa présence parmi les cibles présumées des frappes de mardi à Doha. Une déclaration en forme de pied de nez à Israël destinée à montrer qu'il a bien survécu à l'attaque, mais surtout d'avertissement.
"Netanyahou ne s'intéresse pas aux otages et, pour lui, ils n'ont aucune valeur", a lancé d'emblée le dirigeant, évoquant le fait que les tentatives d'assassinat ont eu lieu en pleine négociation pour la libération des Israéliens encore captifs. Interrogé sur d'éventuelles évolutions après la visite du secrétaire d'Etat Marco Rubio en Israël, al-Nunu s'est montré catégorique : "Nous n'attendons rien de nouveau d'Israël ni de cette visite. Netanyahou a lancé ses missiles sur toutes les tentatives de rapatriement des otages et d'instauration d'un cessez-le-feu."
Le responsable du Hamas a ensuite émis des menaces directes envers la vie des otages : "Au vu de ce crime et de ce terrorisme qui ont atteint Doha, des attaques contre les tours résidentielles à Gaza-ville et de la tentative d'expulsion de ses habitants, nous ne serons pas plus vigilants envers les otages", a-t-il averti.
Selon al-Nunu, l'attaque présumée de Doha constitue un tournant : "Ce qu'Israël pouvait faire avant cette attaque, il ne pourra plus le faire maintenant", a-t-il prévenu, laissant entendre que les négociations pourraient être closes. Le dirigeant palestinien accuse Netanyahou de vouloir "imposer de nouvelles équations" et de "nuire à toute la région", réclamant un arrêt immédiat de "l'agression israélienne sur Gaza".
Cette réapparation d'Al-Nunu confirme un peu plus ce que l'on craignait en Israël, à savoir que les frappes à Doha ont échoué - au moins partiellement. Reste à savoir ce que sont devenus les autres leaders de l'organisation terroriste dont on est encore sans nouvelles, mais dont le Hamas assure qu'ils sont également en vie.