Alors que l'on entend souvent les anciens généraux et autres chefs des services de sécurité à la retraite critiquer l'action du gouvernement à Gaza et réclamer la fin de la guerre, il en existe qui expriment un point de vue différent.
Ainsi, le général (rés.) Moti Almoz, ancien chef de l’Armée de terre et ex-porte-parole de Tsahal, estime que la solution implique une présence israélienne continue sur le terrain.
"La haine ne disparaîtra pas. Le 7 octobre doit nous amener à considérer que cela pourrait se reproduire demain matin. Pour garantir que cela n'arrive pas, il n'y a pas d'autre solution que de s'installer de l'autre côté", a-t-il déclaré dans l’émission Meet the Press sur la chaine israélienne N12.
Selon lui, ''l’expérience de la Judée-Samarie montre que les implantations apportent davantage de stabilité qu’elles n’exigent de sécurité''. "Cela peut paraître fasciste et raciste, mais au final, la présence des implantations juives apporte la paix."
Almoz n’exclut pas l’option d’une administration militaire dans la Bande de Gaza tout en affirmant qu’il s’agit d’un dernier recours : ''On ne peut combattre le terrorisme sans contrôler le territoire et la population'', a-t-il rappelé.
Un avis partagé par le lieutenant-colonel (rés.) Yossi Kuperwasser, ancien haut responsable du renseignement militaire et directeur général du ministère des Affaires stratégiques, actuellement directeur de l'Institut de Jérusalem pour la stratégie et la sécurité. Dans un podcast, il a affirmé qu’Israël devra mettre en place un régime militaire à Gaza pour au moins un an : ''C’est une réalité temporaire, mais inévitable. Seule cette solution peut empêcher le retour du Hamas sous une autre forme''.
Au-delà de l’aspect sécuritaire, Kuperwasser souligne l’impact économique : ''Chaque mois de guerre coûte dix milliards de shekels, bien plus qu’une administration militaire''. Sur les implications stratégiques, il a ajouté : "Quiconque pense que nous pouvons accepter les conditions du Hamas nous mène vers un autre 7 octobre. Le peuple n'acceptera pas cela. Le Hamas a déclenché cette guerre, et il perdra. Il est inconcevable qu'après deux ans de destruction, ils sortent vainqueurs."
Les deux officiers de réserve convergent sur un même point : sans contrôle effectif du territoire, Israël ne pourra ni dissuader ni neutraliser la menace. Pour eux, la réinstallation durable de l’État hébreu à Gaza, au moins sous forme militaire, constitue la clé de la sécurité et de la stabilité régionales.