Après avoir déclaenché un tollé plus tôt dans la journée en évoquant lors d'une intervention publique sans précédent l'isolement économique et diplomatique d'Israël, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a clarifié ses propos dans une interview accordée à i24NEWS et lors d’un discours devant une délégation de parlementaires américains.
« Divers pays et organismes, menés par le Qatar, tentent d’imposer un blocus médiatique contre Israël », a expliqué Netanyahou. « Mais Israël n’est pas isolé : les États-Unis nous soutiennent, ainsi que de nombreux autres pays. Nous œuvrerons pour briser ce blocus politique, tout comme nous avons brisé le blocus militaire. »
Il a également insisté sur l'étonnante résilience de la bourse israélienne : « Malgré toutes les prédictions de catastrophe économique, la bourse israélienne est finalement la plus forte du monde. Le shekel s'est renforcé, le déficit a diminué malgré la guerre, et les investissements étrangers en recherche et développement sont les plus élevés au monde après ceux des États-Unis. Investir en Israël est une décision judicieuse. »
Le chef du gouvernement a poursuivi en soulignant que certaines pressions étaient liées aux minorités musulmanes d’Europe et aux protestations internationales, mais qu’Israël possédait les moyens de résister : « Nous maîtrisons la production d’armes et les renseignements, nous créerons l’indépendance nécessaire pour que ceux qui tentent de nous exclure échouent. Nous pouvons briser le boycott – et nous le ferons. »
Le Premier ministre a détaillé la stratégie du pays pour faire face aux pressions internationales : renforcer l’industrie de l’armement locale, développer l’autonomie industrielle et consolider la production nationale. « Nous devons garantir notre capacité à produire ce qui est nécessaire pour notre sécurité », a-t-il insisté.
Ses déclarations ont provoqué une vague de critiques au sein de la classe politique israélienne. L’ancien chef d’état-major Gadi Eisenkot a dénoncé « un isolement généralisé » et estimé que Netanyahou et son gouvernement étaient responsables de la situation. Le chef de l’opposition Yaïr Lapid a qualifié les propos du Premier ministre d’« absurdes » et imputé l’isolement à une « politique ratée », tandis que le député Gilad Kariv a estimé que Netanyahou conduisait le pays vers un modèle « super-Sparte » au détriment de l’image d’Israël comme État démocratique.