Amnesty International a publié ce jour, jeudi, un rapport demandant aux gouvernements et aux sociétés privées de mettre un terme à toute activité qui contribuerait, directement ou indirectement, au « système d’apartheid imposé aux Palestiniens » et au « génocide en cours à Gaza » : « Nous ne pouvons pas permettre que l’on ferme les yeux une minute de plus sur l’immense souffrance du peuple palestinien, qui dépasse l’entendement».
L’organisation de "défense des droits humains" - à l'indignation cependant sélective- cite quinze entreprises, israéliennes et étrangères, pour lesquelles elle affirme disposer de « preuves crédibles » de leur implication dans des violations du droit international : « Ces entreprises doivent assumer leurs responsabilités en matière de droits humains sous peine de devoir subir les conséquences de leurs actes. »
Parmi elles figurent l’avionneur américain Boeing, dont les munitions ont été utilisées dans la bande de Gaza, le géant chinois de la surveillance Hikvision, spécialisé dans la reconnaissance faciale, ainsi que la société américaine Palantir, fournisseur de services à l’armée et aux services de renseignement israéliens.
Amnesty inclut également des groupes sans activité militaire directe. Le constructeur espagnol CAF, impliqué dans des projets ferroviaires en Israël, et le conglomérat sud-coréen HD Hyundai, dont les engins de chantier auraient servi à détruire des habitations et infrastructures palestiniennes dans les territoires occupés, sont aussi visés.
Ce rapport intervient après l’appel conjoint lancé en début de semaine par plus de 80 ONG, dont Oxfam et la Ligue des droits de l’homme, demandant aux États et aux entreprises, notamment en Europe, de mettre fin à leurs échanges commerciaux avec les colonies israéliennes jugées illégales.