Le ministre iranien du Renseignement, Esmail Khatib, a affirmé mercredi lors d'une émission télévisée que ses services avaient réussi à "infiltrer des installations israéliennes" et à obtenir des millions de pages de documents prétendument liés au programme nucléaire israélien, incluant les données personnelles de 189 experts nucléaires.
Selon Khatib, cette opération d'espionnage de "grande envergure, complexe et multidimensionnelle" aurait permis d'accéder à des informations sur "des projets de développement d'armes, passés et actuels", des "projets d'amélioration d'anciennes armes nucléaires" et des "projets conjoints avec les États-Unis et plusieurs pays européens".
Le ministre iranien a précisé que les documents contenaient "une liste détaillée de 189 experts nucléaires, avec leurs coordonnées complètes" ainsi que des informations sur "160 projets conjoints entre Israël et la France", notamment concernant les installations de Dimona et Sorek.
L'émission iranienne a diffusé ce qui était présenté comme des passeports israéliens, des photos d'installations nucléaires et des données personnelles de scientifiques supposés. Les autorités iraniennes ont également montré des images personnelles de Rafael Grossi, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Parmi les documents présentés figurait le passeport d'un scientifique israélien décrit comme le "chef du département de recherche du Centre nucléaire du Néguev" et présenté comme un "expert en modélisation mathématique des explosions nucléaires".
Khatib a affirmé qu'un "nombre significatif d'employés des installations nucléaires israéliennes et de simples citoyens" auraient collaboré avec les services iraniens "pour des raisons matérielles et financières, et par haine intense envers le Premier ministre corrompu et criminel du régime".
Cette annonce fait suite à une première révélation iranienne début juin concernant une prétendue "opération d'infiltration" qui aurait permis d'obtenir "une mine d'informations stratégiques". À l'époque, Téhéran avait publié des échanges de courriels entre représentants israéliens et l'AIEA, documents qui s'étaient révélés être de simples correspondances académiques sans valeur sécuritaire.
Les autorités israéliennes n'ont pas encore réagi officiellement à ces nouvelles allégations.