« Je n’autoriserai pas Israël à annexer la Judée-Samarie, je ne le permettrai pas. Ça n’arrivera pas. Que j’en aie parlé ou non avec Bibi – et je l’ai fait – mais je ne laisserai pas faire. Ça suffit, il est temps d’arrêter », a-t-il affirmé depuis le bureau ovale.
Trump a précisé avoir discuté avec Netanyahu en amont du discours que le Premier ministre doit prononcer à l’ONU cet après-midi. Il a également évoqué la guerre à Gaza et laissé entendre qu’un accord sur les otages « pourrait intervenir bientôt » : « Israël sait ce que je veux. Nous sommes proches d’une fin de la guerre à Gaza. L’accord peut se conclure aujourd’hui. »
Dans le même temps, Emmanuel Macron a confié que toute annexion de la Judée-Samarie « signifierait la fin des accords d’Abraham ». Le président français a présenté à Trump un plan en trois volets pour l’avenir palestinien, incluant l’exclusion du Hamas de tout pouvoir à Gaza et en Judée-Samarie.
Les propos tranchés de Trump – pas d’annexion, ni totale, ni partielle, ni symbolique – placent Netanyahu dans une position délicate. D’un côté, ils l’aident à résister aux pressions de ses alliés les plus radicaux en soulignant le coût potentiel d’une telle démarche -sanctions, ruptures diplomatiques. De l’autre, ils renforcent l’image d’une Israël dépendante de Washington, tout en affaiblissant son levier de dissuasion.
Face à cette impasse, Netanyahu devrait concentrer sa riposte à la reconnaissance d’un État palestinien par la France et plusieurs pays occidentaux sur des mesures diplomatiques ciblées contre Paris et l’Autorité palestinienne.
Dans son discours attendu à l’ONU, le Premier ministre entendra délivrer deux messages :
À l'adresse de sa base en Israël : attaquer Macron et les pays qui reconnaissent l’État palestinien, en affirmant que « c’est une récompense au terrorisme et au Hamas ».
À l'adresse du président Trump : montrer sa disponibilité pour « le jour d’après » la guerre, sous condition de libération des otages et de la destruction du Hamas, tout en laissant entrevoir une ouverture à une implication internationale limitée.
À Jérusalem, on se prépare à la rencontre prévue lundi à la Maison Blanche, au cours de laquelle Trump présentera son plan en 21 points pour la fin du conflit, qui inclut la participation de plusieurs pays arabes et musulmans à la gestion de Gaza – et probablement un rôle, même limité, pour l’Autorité palestinienne, ce qu’Israël rechigne encore à accepter.