Le tribunal de district de Lod a rendu ce dimanche un verdict controversé dans l'affaire de la mort de Yigal Yehoshua, survenue durant les violentes émeutes de mai 2021 lors de l'opération "Gardien des Murs". Huit hommes ont été condamnés pour voies de fait aggravées, mais échappent finalement aux accusations de meurtre grâce à un accord de plaidoyer négocié en raison de "difficultés de preuve importantes".
Un crime aux motivations nationalistes
L'enquête a établi que les huit accusés – six résidents de Lod et deux Palestiniens de Judée-Samarie – avaient organisé des barrages improvisés dans le but explicite de s'en prendre à des citoyens juifs pour des motifs nationalistes. Leur modus operandi consistait à jeter des pierres sur les véhicules identifiés comme appartenant à des Juifs.
Yigal Yehoshua, 56 ans, a été pris pour cible alors qu'il circulait en voiture. Après avoir été touché par des projectiles, il a été violemment battu par les assaillants. Il avait succombé à ses blessures six jours plus tard à l'hôpital.
Les accusés sont Youssef Al-Kadaim (21 ans), Walid Al-Kadaim (25 ans), Karim Bahloul (18 ans), Iyad Marhala (20 ans), Khaled Hassuna (51 ans), Ahmed Danun (25 ans), Kamal Dif Allah (21 ans), et Muhammad Hassuna (33 ans).
Un accord de plaidoyer qui fait débat
Initialement poursuivis pour meurtre avec circonstances aggravantes à caractère terroriste, les accusés ont finalement bénéficié d'un accord de plaidoyer négocié par leurs avocats. Cet arrangement judiciaire, conclu "en raison d'importantes difficultés de preuve", a considérablement réduit les charges retenues contre eux.
Le tribunal a explicitement reconnu que "l'acte avait été commis pour des motifs nationalistes et dans les circonstances d'un acte terroriste", soulignant la gravité des infractions commises durant ces émeutes particulièrement violentes. Paradoxalement, cette reconnaissance n'a pas empêché l'abandon des poursuites pour meurtre.
Des circonstances atténuantes controversées
Dans un passage qui a fait réagir, le verdict cite comme circonstance atténuante le fait que "les actes des émeutiers juifs... ont constitué un élément déclencheur des actes des accusés". Cette formulation suggère une responsabilité partagée dans l'escalade de violence qui a marqué ces événements.
Les condamnés écopent de peines de prison allant jusqu'à 14 ans, assorties d'une obligation de verser plus de 900 000 shekels d'indemnisation à la famille du défunt. Ces sanctions, bien qu'importantes, restent en deçà de ce qu'auraient pu représenter des condamnations pour meurtre avec préméditation.
Les chefs d'accusation finalement retenus incluent les voies de fait aggravées à caractère terroriste, les jets de pierres sur véhicules, les actes de vandalisme raciste, l'entrave à la justice et, pour certains, le séjour illégal en Israël.