À Kiev, sur le site raviné de Babi Yar où plus de 33 000 Juifs furent assassinés par les nazis les 29 et 30 septembre 1941, une page d’histoire vient de s’ouvrir. Pour la première fois, les noms de 1 031 victimes identifiées ont été révélés publiquement lors de la cérémonie commémorative, à la demande du président Volodymyr Zelensky.
Cet ajout porte à près de 30 000 le nombre de noms recensés par le Babyn Yar Holocaust Memorial Center, fruit d’un patient travail d’archives rendu possible malgré la guerre en Ukraine. Les chercheurs ont eu accès à des documents longtemps inédits, permettant de restituer des identités jusque-là perdues dans l’anonymat. Les registres précisent parfois l’âge, la profession ou encore les liens familiaux des victimes.
Durant la cérémonie, ces noms ont été lus sur le lieu même du massacre, où l’Armée allemande et ses collaborateurs locaux avaient méthodiquement conduit hommes, femmes et enfants à la mort. Parmi les noms dévoilés figurent Yankel Danilovich Krakovich, Valentina Kaufman ou encore Maria Goroditskaya et son fils.
Pour Zelensky, lui-même issu d’une famille juive ukrainienne marquée par la Shoah, cette démarche constitue un acte de mémoire et de justice : rendre une identité aux disparus, et rappeler que derrière les chiffres effroyables se cachent des vies, des familles et des histoires brisées.