Israël s'apprête à vivre des jours décisifs avec l'entrée en vigueur de la première phase du plan Trump pour la fin de la guerre à Gaza. Entre approbation gouvernementale, retrait militaire et libération des otages, voici ce qui attend le pays dans les prochaines 72 heures.
L'accord final devrait être signé en Égypte ce jeudi à midi, heure à laquelle le cessez-le-feu entrera officiellement en vigueur. Trois heures plus tard, à 15 heures précises, le cabinet politico-sécuritaire israélien se réunira pour examiner les termes de l'accord, avant une session gouvernementale immédiate destinée à approuver la première phase du plan Trump.
Dès l'approbation obtenue, le compte à rebours s'enclenchera pour la mise en oeuvre de la première phase.
24 heures pour se retirer, 72 heures pour libérer
Dans les 24 heures suivant le feu vert gouvernemental, Tsahal devra retirer ses forces jusqu'à une ligne de démarcation négociée avec le Hamas. Israël conservera toutefois le contrôle d'environ 53% du territoire gazaoui. Cette ligne, proche de la "ligne jaune" publiée par le président Trump avec quelques amendements, n'a pas encore été rendue publique. Le retrait impliquera notamment l'évacuation de la ville de Gaza, sous contrôle israélien presque total depuis le début de l'opération "Chariots de Gédéon II".
Le moment le plus attendu interviendra au terme d'un délai maximum de 72 heures. Le Hamas devra alors avoir libéré l'ensemble des 48 otages d'un seul coup : 20 personnes vivantes et 28 dépouilles mortelles. Cette libération se fera sans cérémonie publique, une condition imposée dans l'accord.
Selon les estimations israéliennes, cette libération pourrait avoir lieu dès samedi, permettant aux otages d'arriver en Israël lors de la visite prévue du président Trump dimanche. Le président américain s'est d'ailleurs montré optimiste, déclarant mercredi soir que "tout le monde sera revenu d'ici lundi".
Des zones d'ombre persistent
Plusieurs inconnues demeurent néanmoins. Le Hamas a reconnu ignorer avec certitude l'emplacement de neuf des otages décédés, ce qui fait craindre aux autorités israéliennes que l'organisation terroriste ne soit pas en mesure de restituer toutes les dépouilles encore en captivité, selon trois sources israéliennes de haut rang interrogées par CNN.
Concernant l'échange de prisonniers, Israël s'apprête à libérer près de 2 000 détenus palestiniens, dont 250 condamnés à perpétuité et 1 700 autres arrêtés depuis le début de la guerre. Une liste de noms a été transmise au Hamas, le cabinet du Premier ministre ayant apporté des corrections mineures. L'accord exclut toutefois les terroristes ayant participé au massacre du 7 octobre et les quatre "as" dont le Hamas réclamait la libération. Le sort de Marwan Barghouti reste notamment incertain, Benyamin Netanyahou ayant clairement indiqué qu'aucun "symbole du terrorisme" ne serait libéré.
Trump attendu dimanche à la Knesset
Le président américain Donald Trump devrait se rendre dans la région dès la fin de semaine. La porte-parole de la Maison-Blanche, Caroline Leavitt, a confirmé qu'un déplacement pourrait avoir lieu dès vendredi.
Une visite officielle en Israël est prévue dimanche, au cours de laquelle le président américain devrait prononcer un discours à la Knesset. La Maison-Blanche a déjà célébré cet événement en publiant une photo officielle de Trump sous la légende "Président de la paix".
Israël attend les premières informations détaillées de l'équipe de négociation dès vendredi matin, qui définiront le calendrier précis de la libération des otages et de la mise en œuvre complète de l'accord. La pression des pays médiateurs, qui avaient fixé vendredi matin comme "date limite" pour la signature, témoigne de l'urgence de cette situation qui tient le pays entier en haleine.