À l'approche de la libération attendue de 20 otages en vie détenus par le Hamas depuis deux ans, les autorités sanitaires israéliennes ont achevé les préparatifs d'une opération logistique et médicale d'une ampleur inédite. L’objectif : assurer un accueil digne, une prise en charge médicale immédiate et une réadaptation à long terme pour des personnes ayant vécu une captivité prolongée dans des conditions inimaginables.
Selon le directeur général du ministère de la Santé, Moshe Bar Siman Tov, il s'agit de « l’opération la plus difficile » jamais entreprise dans ce cadre. « C’est une mission émouvante, mais aussi extrêmement complexe, en raison du nombre important d’otages attendus et de leur état physique et mental », a-t-il déclaré ce matin.
Des hôpitaux mobilisés dans tout le pays
Les hôpitaux de Sheba, Beilinson et Ichilov ont été désignés comme centres principaux d’accueil et d’intégration. Les établissements de Soroka et Barzilai sont également prêts à intervenir en cas de besoin, notamment pour les otages dont l’état de santé serait jugé critique. Les dépouilles d'otages seront quant à elles transférées à l’Institut de médecine légale.
Les personnes enlevées ayant été détenues ensemble pourront être hospitalisées dans les mêmes unités, afin de préserver leur équilibre émotionnel et de faciliter leur transition.
Le Dr Hagar Mizrahi, responsable de la division des hôpitaux, a précisé que des unités de soins intensifs, des équipements de surveillance avancés et des protocoles spécifiques ont été déployés. « À la lumière des images bouleversantes qui nous sont parvenues, nous nous attendons à ce que certains rapatriés présentent un état de santé très dégradé. Nous avons donc pris des mesures exceptionnelles. »
Les équipes médicales ont également été vaccinées contre la grippe et le Covid-19, anticipant une immunité affaiblie chez les otages.
Prévenir les complications post-libération
Autre inquiétude des autorités sanitaires : la phase de réalimentation. Le ministère de la Santé a transmis au Hamas un protocole médical pour éviter le syndrome de renutrition, un risque grave lorsque des personnes sous-alimentées reprennent une alimentation normale sans encadrement. Les équipes médicales israéliennes se préparent à gérer de possibles carences sévères en vitamines et minéraux.
Cinq phases pour une réintégration sur le long terme
Le processus d’intégration des otages se déroulera en cinq étapes clés :
Préparation des familles avant le retour
Les premières 24 heures post-libération, centrées sur l’évaluation médicale et émotionnelle
Hospitalisation encadrée, avec soins intensifs si nécessaire
Phase de transition, pouvant durer jusqu’à un mois
Accompagnement à long terme, incluant un suivi psychosocial individualisé
Chaque otage bénéficiera d’un programme thérapeutique personnalisé, d’un « panier d’aide de base » et d’un suivi coordonné par une infirmière référente et un travailleur social rattachés à leur caisse d’assurance maladie.