Le département des ressources humaines de Tsahal a baptisé « Shavim Legvulam », littéralement Retour à leurs frontières, l’opération spéciale d’accueil des otages, qui se déroulera parallèlement à l’opération « Or HaBarzel » - Lumière de fer-, au cours de laquelle l’armée se retirera progressivement vers les lignes convenues avec Washington.

Selon les prévisions, la libération devrait intervenir dans les 72 heures suivant l’approbation du premier volet de l’accord par le gouvernement israélien. Des sources arabes indiquent que le Hamas a déjà commencé à regrouper les otages vivants dans des lieux sécurisés, en vue de leur transfert à la Croix-Rouge internationale.

Le protocole de libération suivra le modèle des précédents échanges, jugé efficace par l’armée, mais dans une version plus étendue et mieux coordonnée. On ignore encore si tous les otages seront libérés en une seule fois ou par vagues successives sur une période de 72 heures. Ce qui est certain, c’est qu’à leur sortie des véhicules de la Croix-Rouge, les otages seront pris en charge par une unité spéciale de Tsahal à l’intérieur même de la bande de Gaza. Sur ce point de jonction, ils recevront une première évaluation médicale et seront identifiés et authentifiés par les soldats israéliens. Ils seront également accompagnés par des psychologues militaires et des membres du corps médical.

Une fois cette première étape terminée, les otages seront transférés vers la base militaire de Reïm, dans le sud d’Israël, où auront lieu les retrouvailles avec leurs familles, avant d’être dirigés vers trois hôpitaux désignés : Sheba, Beilinson et Ichilov. Les autorités israéliennes redoutent des situations médicales complexes, compte tenu des conditions extrêmement éprouvantes dans lesquelles les otages ont été détenus pendant deux ans. Les hôpitaux ont donc renforcé leurs équipes médicales et psychiatriques et mis en place des protocoles d’urgence. En cas de complication grave, les otages les plus fragiles seront évacués par hélicoptère vers les hôpitaux Soroka, à Beer Sheva, ou Barzilai, à Ashkelon.

Cette opération d’une ampleur exceptionnelle repose sur une coordination étroite entre Tsahal, le Shin Bet, le CICR et plusieurs États partenaires. Au-delà de la logistique, « Shavim Legvulam » symbolise la fin d’un long cauchemar – et l’espoir, enfin, de voir revenir chez eux ceux dont les visages, pendant deux ans, ont habité les cœurs du pays.