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Macron sera présent au sommet de Charm el-Cheikh pour marquer la signature de l'accord, Israël pas convié

Donald Trump présidera le sommet

4 minutes
11 octobre 2025

ParJohanna Afriat

Macron sera présent au sommet de Charm el-Cheikh pour marquer la signature de l'accord, Israël pas convié
Emmanuel Macron Photo by Marc Israel Sellem/POOL

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Après sa visite en Israël de quelques heures lundi, Donald Trump s'envolera pour Charm el-Cheikh, la station balnéaire égyptienne qui a accueilli les négociations finales ayant abouti à l'accord de cessez-le-feu et de libération des otages.

Il y présidera une cérémonie solennelle visant àmarquer la signature de l'accord, tandis qu'une conférence internationale pour la reconstruction de Gaza devrait se tenir simultanément. Israël n'a pas été invité à cet événement.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a réuni une coalition diplomatique impressionnante. Selon la chaîne qatarie Al-Arabi, participeront à la cérémonie les présidents ou ministres des Affaires étrangères du Qatar, de la Jordanie, de la Turquie, de l'Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, de l'Indonésie, du Pakistan, de l'Allemagne, de la France, du Royaume-Uni, de l'Italie et de Chypre.

Emmanuel Macron sera ainsi présent malgré la grave crise politique en France. Le président français a annoncé qu'il discuterait avec ses partenaires régionaux de la mise en œuvre du plan de paix et a réaffirmé le soutien de la France à la création d'un État palestinien. Le chancelier allemand Friedrich Merz et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont également confirmé leur présence.

On se souvient que dès la conclusion de l'accord entre Israël et le Hamas, le président français avait cherché à s'en accorder une partie au moins du crédit, affirmant que son initiative de reconnaissance d'un Etat palestinien aux côtés d'autres puissances occidentales avait favorisé l'issue à Gaza.

Depuis la conclusion de l'accord, l'Égypte a été saluée en Europe pour son rôle de médiateur etle pays semble en euphorie. La chaîne Extra News a recueilli des témoignages d'Égyptiens célébrant le rôle de leur président : "Al-Sissi a empêché le déplacement des Gazaouis", "Le sommet de Charm el-Cheikh est quelque chose dont nous devrions tous être fiers", "C'est un accomplissement historique, l'Égypte a un dirigeant fort".

Le quotidien Al-Youm al-Saba est allé jusqu'à affirmer que l'Égypte "méritait le prix Nobel de la paix" pour avoir évité un bain de sang. Des images diffusées sur Al-Qahirah al-Akhbariya montrent des drapeaux égyptiens flottant sur des convois de véhicules rentrant à Gaza.

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a qualifié le sommet de Charm el-Cheikh d'"événement historique unique", saluant le rôle "honorable et pionnier" d'al-Sissi. Le chancelier allemand Merz a également félicité le président égyptien, tout comme Trump qui a promis de l'"honorer de sa présence". Al-Sissi a même réclamé le prix Nobel de la paix.

Ce qui aurait fait plier le Hamas

Selon Reuters, un tournant décisif s'est produit du côté du Hamas le mois dernier lors de l'appel téléphonique de Benyamin Netanyahou au Qatar pour s'excuser auprès du Premier ministre qatari Mohammed al-Thani pour l'attaque israélienne à Doha.

La colère de Trump contre Israël après cette attaque aaurait prouvé au Hamas que le président américain était prêt à tenir tête à Netanyahou et qu'on pouvait lui faire confiance pour faire respecter l'accord. Quatre sources palestiniennes ont confirmé que cet épisode avait changé la position du Hamas envers Trump, précédemment qualifié de "raciste" et de "recette pour le chaos".

La promesse de Trump au Qatar de ne plus être attaqué par Israël aurait encore renforcé la confiance du Hamas. L'organisation a également noté qu'en juin dernier, au douzième jour de la guerre entre Israël et l'Iran, Trump avait publiquement ordonné aux avions israéliens de "faire demi-tour et rentrer chez eux" après la signature du cessez-le-feu – preuve, selon l'organisation terroriste qu'il tient parole.

Les médiateurs ont enfin convaincu le Hamas que la détention continue des otages nuisait à la légitimité de la cause palestinienne au niveau international. Un haut responsable palestinien a révélé que la direction de l'organisation avait conclu que les otages n'étaient plus un argument de négociation, mais un fardeau pour son image. Et qu'après leur libération, Israël perdrait la légitimité nécessaire pour reprendre les combats.

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