Sécurité

À J-1, quelle est la situation ?

À la veille de la libération annoncée des otages encore détenus à Gaza, Israël retient son souffle. Si tout se déroule comme prévu, une vingtaine d'otages vivants devraient retrouver leurs familles d’ici demain, tandis que d’autres reviendront pour être inhumés en terre d’Israël

3 minutes
12 octobre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

À J-1, quelle est la situation ?
CICR

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Les informations restent floues quant au timing du processus de libération. Selon plusieurs sources israéliennes et américaines, le transfert pourrait commencer dès deux heures du matin, sans qu’aucune heure officielle ne soit confirmée. Israël se prépare à tous les scénarios : « Nous sommes déjà dans la fenêtre du processus de libération », résume un responsable. Autrement dit, à tout moment, une annonce peut tomber.

Des signes d’activité ont été signalés à Gaza. Des sources sécuritaires indiquent que le Hamas aurait commencé à regrouper les otages dans des points de rassemblement afin de faciliter leur transfert vers la Croix-Rouge. La préparation logistique serait avancée, mais aucun détail n’a été confirmé, ni sur la liste des libérés ni sur le nombre de morts. En Israël, des équipes médicales et psychologiques se tiennent prêtes à accueillir les rescapés, tandis que des cérémonies sont envisagées pour honorer ceux qui reviendront sans vie. « Même ceux qui ne reviendront pas vivants rentreront enfin à la maison », confie un responsable de la cellule de coordination.

Parallèlement, Israël a regroupé les prisonniers et terroristes palestiniens qui doivent être libérés dans le cadre de l’accord. Ils ont été transférés et centralisés dans deux établissements pénitentiaires du pays, dont la prison d’Ofer, en préparation des remises prévues.

Sur le terrain, Tsahal poursuit son repli progressif de la bande de Gaza, amorcé après l’annonce de l’accord. Les forces israéliennes se sont repositionnées sur des lignes de défense proches de la frontière, à des points stratégiques leur permettant à la fois de se protéger et de conserver la capacité d’intervention. Ce redéploiement s’inscrit dans la préparation de la deuxième phase des négociations, consacrée à « l’après-accord », qui doit aborder la présence militaire israélienne, la reconstruction et surtout le désarmement du Hamas. Le mouvement a déjà fait savoir qu’il ne remettrait pas ses armes tant qu’une autorité palestinienne reconnue n’aura pas été créée pour gouverner la bande de Gaza.

Israël redoute toutefois d’éventuels retards, des provocations ou même des attaques contre ses soldats encore présents dans la bande de Gaza. Parmi les inquiétudes figure la crainte que le Hamas ne tente de nourrir artificiellement les otages avant leur libération afin de dissimuler d’éventuels mauvais traitements, ou encore celle que les dépouilles de certains otages morts ne soient pas restituées, leur lieu d’inhumation ne pouvant être localisé. Malgré ces appréhensions, tout semble indiquer que les préparatifs avancent : routes sécurisées, équipes du CICR prêtes, hôpitaux mobilisés. « Nous avons connu tant de fausses joies, mais cette fois, tout indique que cela va se faire », confie une source gouvernementale à Jérusalem.

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