Vie politique

Humiliation publique

Fait sans précédent dans l’histoire institutionnelle israélienne : le président de la Cour suprême, Itzhak Amit, n’a pas été invité à la séance solennelle de la Knesset organisée en l’honneur de la visite du président américain Donald Trump, une entorse à la tradition

2 minutes
13 octobre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Humiliation publique
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Fait sans précédent dans l’histoire institutionnelle israélienne : le président de la Cour suprême, Itzhak Amit, n’a pas été invité à la séance solennelle de la Knesset organisée en l’honneur de la visite du président américain Donald Trump. Une absence remarquée, et surtout une entorse à la tradition qui veut que les chefs des trois pouvoirs - exécutif, législatif et judiciaire - soient présents lors de tels événements d’État.

Au cours de la cérémonie, le président de la Knesset Amir Ohana a énuméré la liste des personnalités officielles présentes, sans mentionner le président de la Cour suprême, un geste perçu comme une mise à l’écart délibérée. Cette exclusion illustre la tension persistante entre le pouvoir judiciaire et la coalition menée par le Likoud, dans un contexte de profondes divergences sur la réforme du système judiciaire.

Depuis l’élection du juge Itzhak Amit à la tête de la Cour suprême, le ministre de la Justice Yariv Levin a refusé de reconnaître la légitimité de sa nomination, affirmant que la procédure de désignation était « illégale et invalide ». Cette contestation politique a ouvert une crise institutionnelle d’une ampleur inédite.

Selon les informations publiées la semaine dernière, la coalition prévoit désormais de promouvoir une proposition de loi visant à modifier le mode de désignation des juges du Haut Tribunal. Le texte prévoit que la composition des formations de la Cour suprême soit désormais déterminée aléatoirement par un système informatique, et non plus par le président de la Cour, comme le veut l’usage actuel.

Une telle réforme aurait pour effet de réduire considérablement l’influence du président Amit, qui cherchait à instaurer un mécanisme de sélection appelé “modèle de séniorité”, lui permettant de superviser la répartition des juges selon leur expérience et leur domaine d’expertise.
Si la loi est adoptée, la désignation deviendra automatique, marginalisant ainsi l’autorité du président de la Cour suprême et bouleversant l’équilibre traditionnel des pouvoirs en Israël.

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