Les trois candidats — Zohran Mamdani, démocrate progressiste et favori des sondages ; Andrew Cuomo, ancien gouverneur de l’État, aujourd’hui candidat indépendant ; et Curtis Sliwa, représentant républicain — ont débattu pendant deux heures dans les studios emblématiques de 30 Rockefeller Plaza, à Manhattan.

Dès le début, Mamdani a dû faire face aux accusations répétées de ses adversaires selon lesquelles il serait « pro-terroriste » et refuserait de condamner le Hamas. Cette fois, il a tenu à clarifier sa position : « Bien sûr que je pense que le Hamas doit déposer les armes, j’ai été parmi les premiers élus à appeler à un cessez-le-feu. Cela signifie que toutes les parties doivent cesser le feu. J’espère un cessez-le-feu durable et juste, qui s’attaque aux racines du problème : l’occupation, le blocus et l’apartheid. »

Cuomo, cherchant à faire du dossier israélien son terrain d’attaque, l’a accusé de “duplicité morale”, pointant sa proximité avec des militants anti-israéliens : « Quand vous dites que tout dépend de l’occupation, c’est un code pour dire que vous ne reconnaissez pas Israël comme État juif », a lancé Cuomo.
Mamdani lui a répondu fermement :
« J’ai dit à plusieurs reprises que je reconnais le droit d’Israël à exister, mais je ne reconnais le droit d’aucun État fondé sur une hiérarchie raciale ou religieuse. »

Interrogé sur le slogan controversé “Globalize the Intifada”, Mamdani a expliqué avoir cessé de l’utiliser après avoir discuté avec un rabbin dont le colocataire avait été tué dans un attentat en Israël : « Le fossé entre la signification de ces mots pour la communauté juive et celle que leur attribuent certains militants est précisément la raison pour laquelle je recommande d’éviter ce type de langage. »

L’échange s’est ensuite orienté vers Donald Trump et son influence sur la politique new-yorkaise. Cuomo a lâché à Mamdani une phrase devenue virale : « Trump te mettra à terre, directement sur ton tuches ! » -littéralement les fesses en yddish.

La joute s’est poursuivie sur les questions religieuses. Cuomo a accusé Mamdani d’avoir mis trop de temps à condamner le Hamas. Mamdani a répliqué : « Il a fallu un candidat musulman pour que Cuomo mette enfin les pieds dans une mosquée. Les musulmans de New York veulent ce que tous les citoyens veulent : égalité et respect. »

Mamdani a également dû répondre à des affiches apparues dans la ville sous le slogan “Muslims Against Mamdani”, lancées par Adam Azzam, un candidat musulman modéré au Sénat de l’État de New York.
Azzam accuse Mamdani de manipuler la colère de la communauté musulmane pour son profit politique : « Il se présente comme la voix des opprimés, mais un maire ne mène pas de guerres et ne redessine pas les frontières d’Israël. C’est une manipulation émotionnelle. »

Malgré la controverse, les sondages restent favorables à Mamdani. Son calme et ses formules marquantes ont convaincu une partie du public. Cuomo, lui, est apparu plus fatigué et mécanique, tandis que Sliwa a offert le spectacle habituel de l’exubérance new-yorkaise sans réelle chance de victoire.