Ils sont revenus amaigris, mais debout. Certains parlent, d’autres se taisent. Tous tentent de réapprendre à respirer hors des tunnels.
À l’hôpital Beilinson, Ditsa, la mère d’Avinotan Or, décrit un fils « pâle et très amaigri, mais mentalement plus fort que jamais ». Elle le dit « cynique, drôle, tendre, aimant ». Il mange, il s’entraîne, il remonte la pente. Mais elle prévient : « Notre joie ne sera pas entière tant que tous ne seront pas rentrés — même ceux qui sont tombés là-bas. Personne ne doit rester à Gaza. »
Dans la même aile médicale, Yaala, la sœur d’Evyatar David, se souvient des heures de cauchemar : « Après avoir vu la vidéo de lui dans ce tunnel, squelettique, je ne savais même plus s’il était vivant. » Evyatar devra affronter une longue rééducation, mais elle n’a désormais « aucun doute » : « Avec mes deux frères, on le portera jusqu’au bout. »
À Mevasseret Zion, Elkana Bohbut de retour chez lui, est sorti sur son balcon, a levé les yeux vers le ciel, et a récité la bénédiction de remerciement. « Merci, peuple magnifique. Le peuple éternel n’a pas peur du long chemin. Béni soit le Créateur qui m’a ramené ici. »
Et puis il y a Rom Breslavsky, qui ne voulait voir personne et seulement rester près de la fenêtre et regarder le ciel. Hier, pour la première fois, il est sorti pour marcher jusqu’à la mer, aux côtés de son frère.