C’est un tournant discret mais profond dans les relations entre l’État d’Israël et la communauté druze du Golan. Selon des données révélées par Israel Hayom, environ 150 Druzes originaires des hauteurs du Golan ont choisi de s’engager dans Tsahal depuis le déclenchement de la guerre « Épées de fer ». Parmi eux, 120 ont rejoint les rangs de la réserve et une trentaine ont entamé un service régulier. Avant la guerre, seuls quatre enrôlements avaient été enregistrés.
Ces chiffres marquent un changement de mentalité significatif au sein d’une population longtemps restée en marge de la conscription obligatoire israélienne. Les Druzes du Golan, dont la majorité détient un statut de « résident permanent » sans citoyenneté israélienne, avaient traditionnellement choisi de ne pas servir dans l’armée, par loyauté à leurs racines syriennes ou par neutralité politique.
Mais depuis le 7 octobre et la guerre contre le Hamas, un vent nouveau souffle sur la communauté. La proximité géographique avec la Syrie, la menace régionale persistante et la solidarité croissante avec leurs compatriotes israéliens ont ravivé un sentiment d’appartenance. « Nous vivons ici, nous partageons le même destin que le reste du pays », confie un jeune engagé cité anonymement.
Les autorités israéliennes saluent cette évolution comme un signe d’intégration et de confiance mutuelle. Pour beaucoup d’Israéliens, cet engagement reflète un désir d’unité nationale à un moment où le pays se reconstruit, tant moralement que socialement, après les épreuves de la guerre.
Si la tendance se poursuit, elle pourrait redéfinir la place des Druzes du Golan dans le tissu israélien — en acteurs à part entière de la défense et de la société du pays.