Kobi Kalfon, père de Segev Kalfon, l’un des otages récemment libérés, a livré un témoignage poignant ce mercredi sur Kan Reshet Bet, évoquant "l’enfer" vécu par son fils durant sa détention à Gaza. "La mort le frôlait à chaque instant", a-t-il déclaré, submergé par l’émotion.
Selon lui, Segev a enduré des moments extrêmement difficiles avec d'autres otages, Maxim Herkin et Yossef Haim Ohana, alors qu’ils étaient pris sous les bombardements de Tsahal. "Ils ont vécu un miracle : une frappe les a manqués de quelques mètres. Pensant que leur fin était venue, ils se sont pris dans les bras et se sont dit 'Je t’aime'."
"Dans toute cette joie de son retour, il y a une colère sourde. Il a traversé des choses qu’aucun être humain ne devrait vivre", a poursuivi Kobi Kalfon.
"Je ne savais pas si j’allais mourir"
Dans une interview accordée la veille à Walla News, Segev Kalfon lui-même a partagé les détails glaçants de sa capture et de sa détention. À son arrivée à Gaza, il dit avoir été enfermé dans ce qu’il pense être une mosquée : "L’écho, les bruits… Quelqu’un a placé un couteau sur ma gorge et m’a demandé mon nom. J’ai répondu 'Segev', il a appuyé plus fort, encore et encore. Chaque fois, je recevais des coups."
Il évoque également l’humiliation et les violences physiques : "Ils ont coupé mes vêtements, arraché mon piercing. Puis, encore des coups. À un moment, ma vision s'est brouillée, j'ai vu tout noir. Quelqu’un a collé ma tête au sol et a dit : 'Maintenant, tu vas dormir.' Je ne savais pas si ça voulait dire que j’allais mourir."
Segev raconte aussi avoir été contraint de participer à des travaux forcés dans les tunnels du Hamas : "On a creusé une fosse pour faire nos besoins, pour eux comme pour nous. Nous n'étions rien du tout'. Quand tu descends dans un tunnel, tu deviens un rat."
Comme d'autres otages avant lui, dont Eli Sharabi, Segev Kalfon a témoigné de l'augmentation des violences à l'encontre des otages à chaque fois qu'une mesure de durcissement du traitement des détenus palestiniens était annoncée par Ben Gvir. "Nous étions dans un tunnel, à 300 mètres d’eux. À droite, à gauche : l’obscurité totale. Quand on voyait une lumière, une lampe torche, on pensait que c’était une bonne nouvelle. Mais après les déclarations de Ben Gvir sur le traitement des prisonniers ici, cette lumière annonçait la violence. On savait qu’ils allaient venir nous frapper."