Moyen-Orient

Israël intensifie ses frappes contre le Hezbollah au sud-Liban : les enjeux d’une « trêve » mise à l’épreuve

Deux attaques de drones attribuées à Israël ont visé des véhicules au sud et à l’est du Liban, tuant deux commandants du Hezbollah. Ces frappes, les plus récentes d’une série d’opérations ciblées, illustrent la montée des tensions malgré la trêve entre Jérusalem et Beyrouth.

2 minutes
26 octobre 2025

ParDelphine Miller

Israël intensifie ses frappes contre le Hezbollah au sud-Liban : les enjeux d’une « trêve » mise à l’épreuve
Des sources libanaises rapportent une attaque contre un jeep Range Rover il y a peu dans le village de Nabi Sheet à Baalbek, dans l'est du Liban

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La tension monte à nouveau sur le front libanais. Ce dimanche 26 octobre 2025, plusieurs médias arabes ont rapporté deux frappes distinctes attribuées à Tsahal, visant des positions et véhicules du Hezbollah.

Selon la chaîne saoudienne Al-Hadath, un drone israélien a frappé un véhicule dans la région de Naqoura, au sud du Liban. L’attaque aurait tué Abbas al-Sayed, un commandant militaire du Hezbollah opérant dans la zone côtière proche de la frontière israélienne. Le ministère libanais de la Santé a confirmé qu’une personne avait été tuée dans cette frappe.

Quelques heures plus tard, la chaîne Al-Mayadeen, affiliée au Hezbollah, a rapporté une seconde frappe israélienne contre un véhicule dans le village de Nabi Sheet, dans la région de la Bekaa, à l’est du pays. La chaîne Al-Jadeed a également fait état d’un mort dans cette attaque.

Ces deux opérations, menées à quelques heures d’intervalle, interviennent alors que Tsahal a revendiqué samedi la neutralisation de deux autres cadres du Hezbollah, dont un commandant de la force d’élite « Radwan », lors de frappes menées à Jebchit et Al-Kalyaa, au sud du Liban. Selon l’armée israélienne, ces responsables participaient à la reconstitution de structures terroristes dans la zone frontalière, en violation des engagements pris entre Israël et le Liban.

Depuis le début du mois d’octobre, les frappes israéliennes contre des cibles du Hezbollah se sont multipliées dans les régions de Nabatieh, Tyr et Baalbek. Tsahal affirme agir en « prévention » pour éliminer des menaces directes contre ses troupes et les localités israéliennes du nord.

Malgré la trêve instaurée fin 2024, la réalité sur le terrain montre que le sud-Liban reste une zone de tension froide. Pour Israël, la présence armée du Hezbollah au sud de la Litani demeure une ligne rouge ; pour le Liban, ces frappes répétées traduisent un affaiblissement de la souveraineté nationale et une incapacité à contrôler le territoire.

Les analystes craignent qu’un accrochage plus large n’éclate à tout moment : toute riposte du Hezbollah pourrait déclencher une escalade régionale. En attendant, les drones continuent de patrouiller le ciel du Liban, et la frontière nord d’Israël reste sous alerte maximale.

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