Moyen-Orient

L'UE prépare un plan pour épauler l'armée libanaise face au Hezbollah

Début 2026, une mission d'évaluation européenne devrait se rendre au Liban pour examiner les besoins des forces de sécurité intérieure

2 minutes
9 décembre 2025

ParJohanna Afriat

L'UE prépare un plan pour épauler l'armée libanaise face au Hezbollah
Le Liban sous l'influence du Hezbollah Photo : iStock

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L'Union européenne élabore un dispositif de soutien aux forces de sécurité intérieure libanaises destiné à libérer l'armée nationale de certaines de ses missions pour lui permettre de se concentrer sur le désarmement du Hezbollah, selon un document consulté lundi par l'agence Reuters.

Cette initiative intervient dans un contexte de cessez-le-feu précaire entre le Liban et Israël, conclu en 2024. Israël poursuit ses frappes sur le territoire libanais, justifiées par les tentatives de réarmement du mouvement chiite. Le document, élaboré par le service diplomatique européen et transmis aux 27 États membres, prévoit l'ouverture de consultations avec les autorités libanaises.

Début 2026, une mission d'évaluation européenne devrait se rendre au Liban pour examiner les besoins des forces de sécurité intérieure. L'assistance envisagée comprend des conseils, des formations, un renforcement des capacités et la fourniture d'équipements. L'objectif : permettre à la police et à la gendarmerie d'assurer la sécurité dans les zones urbaines et rurales, et de contribuer à la surveillance de la frontière terrestre avec la Syrie.

Le document précise que l'UE facilitera "le transfert progressif des missions de sécurité intérieure de l'armée libanaise aux Forces de sécurité intérieure", libérant ainsi l'armée pour qu'elle se recentre sur ses missions de défense – notamment le désarmement du Hezbollah imposé par la résolution 1701 de l'ONU.

L'UE a également clarifié qu'elle ne reprendrait pas les missions de la FINUL, la force intérimaire des Nations unies au Liban, dont le mandat expire fin 2026. Un processus de réduction et de retrait devrait alors débuter. Le Secrétaire général de l'ONU doit présenter en juin 2026 un plan de transition évaluant les risques liés au départ de la force onusienne.

Cette annonce précède une rencontre prévue à Bruxelles le 15 décembre entre hauts responsables européens et libanais. Parallèlement, Jean-Yves Le Drian, envoyé spécial du président français Emmanuel Macron, s'est rendu lundi à Beyrouth pour proposer un mécanisme d'évaluation indépendante du désarmement du Hezbollah.

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a déclaré la semaine dernière souhaiter la mise en place d'un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu plus robuste. Celui-ci devrait jouer un rôle accru dans la vérification des accusations israéliennes de réarmement du Hezbollah et dans le contrôle des opérations menées par l'armée libanaise pour démanteler l'infrastructure de l'organisation.

Interrogé sur l'éventualité d'accueillir des forces américaines et françaises sur le terrain dans le cadre de ce dispositif de vérification, Nawaf Salam s'est montré favorable à cette perspective.

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