Ce dimanche, à l’hôpital Beilinson de Petah Tikva, l’émotion était palpable lorsque les derniers rescapés de la captivité du Hamas ont quitté l’unité des otages de retour. Pour le personnel hospitalier, c’est la fin d’une mission exceptionnelle — mais pas la fin du chemin pour les patients.
« Leur retour à la maison est une étape importante, mais la réhabilitation reste longue et complexe », explique le professeur Erez Onn, directeur de l’hôpital. « Ces hommes ont vécu des mois de privation, de peur et de stress extrême. Ils auront besoin d’un suivi médical, psychologique et social étroit dans les semaines et mois à venir. »
Depuis la création du service, une équipe pluridisciplinaire de médecins, psychologues, kinésithérapeutes et assistantes sociales accompagne les otages libérés dans leur processus de reconstruction. « Le corps guérit plus vite que l’esprit », confie le docteur Lior Ben-Ami, l’un des médecins du service. « Beaucoup d’entre eux souffrent encore de cauchemars, d’hypersensibilité au bruit ou de pertes de mémoire. Nous restons à leurs côtés, pas seulement comme soignants, mais comme repères. »
Les équipes de Beilinson décrivent une expérience humaine hors du commun. « Nous avons vu ici la souffrance, mais aussi une formidable force de vie », témoigne Yaël Mizrahi, infirmière en chef. « Chaque rire retrouvé, chaque mot échangé était un petit miracle. »
Alors que l'unité des otages de retour ferme ses portes, les équipes poursuivent désormais le suivi individuel des rescapés, avec des visites régulières et un encadrement thérapeutique adapté. « Ce n’est pas la fin d’un traitement, c’est le début d’une renaissance », résume un psychologue du centre.
À Beilinson, on éteint la lumière, mais pas la vigilance. Les soignants le savent : guérir prend du temps — et Israël tout entier accompagne ce retour à la vie.