À la veille de l’examen du projet de loi sur la conscription des étudiants de yéshiva porté par le député Boaz Bismuth, président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, les instances sécuritaires israéliennes tirent la sonnette d’alarme : la charge de défense devrait s’alourdir considérablement pour le reste de la population. Selon leurs estimations, les bataillons de réserve seront mobilisés 110 jours en 2026, contre 70 cette année.
Malgré la trêve à Gaza, Tsahal anticipe un besoin durable de troupes pour protéger le sud du pays et renforcer la présence au nord, en Judée-Samarie et le long des frontières libanaise et syrienne. L’armée recommande même d’allonger la durée du service obligatoire, actuellement de 30 mois, faute de nouvelles recrues.
Le ministère des Finances évoque un coût économique global de 200 milliards de shekels, dont 70 milliards liés aux réservistes depuis le début de la guerre.
« Sur le plan juridique, es principes du texte perpétuent le non-enrôlement des ultra-orthodoxes », avertit un juriste proche du dossier. Le projet, affirme-t-il, ne prévoit aucune sanction individuelle et risquerait même de rétablir les subventions aux yeshivot sans qu’un seul soldat ultra-orthodoxe supplémentaire ne rejoigne l’armée.
Pour beaucoup, la “loi Bismuth” apparaît comme un compromis politique destiné à gagner du temps, au prix d’un déséquilibre croissant entre ceux qui servent et ceux qui en sont dispensés.
A la veille de l'examen du projet de loi "Bismuth", le chef de l’opposition Yair Lapid a, de son côté, dénoncé, ce jour, une “loi de désertion nationale" et accusé le gouvernement Netanyahu-Deri de “trahir le principe d’égalité” : « Dans le prochain gouvernement, celui qui ne se présente pas au centre de recrutement ne votera pas ».