Dans une interview accordée à plusieurs médias européens, le roi Abdallah II de Jordanie a exprimé son opposition à certains volets du plan proposé par le président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre à Gaza. Le souverain hachémite a averti qu’« aucune force internationale ne sera engagée dans l’imposition de la paix » et a précisé que les pays de la région ne sont pas disposés à assumer une responsabilité militaire directe dans l’enclave palestinienne.
« S’il s’agit d’une force de maintien de la paix, personne ne voudra s'impliquer », a déclaré le roi. Il a souligné la distinction entre une mission d’assistance visant à soutenir les acteurs palestiniens sur le terrain et une force d’« imposition de la paix », qui impliquerait des opérations militaires. « S'il s'agit de se promer armés dans Gaza et d'effectuer des patrouilles, aucun pays ne sera disposé à le faire », a-t-il ajouté.
Le roi Abdallah a toutefois indiqué que la Jordanie et l’Égypte étaient prêtes à contribuer à la formation de forces palestiniennes de sécurité intérieure, mais a insisté sur le fait que ce processus « prend du temps et exige une réelle responsabilité locale ».
Cette prise de position complique la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit le déploiement d’une force internationale pour stabiliser Gaza après le démantèlement du Hamas. L’opposition du monarque jordanien souligne l’écart persistant entre les ambitions américaines et les réalités politiques et sécuritaires du Moyen-Orient.
Le plan américain inclut notamment l’exigence que le Hamas soit désarmé et que ses infrastructures militaires soient démantelées, une perspective que de nombreux observateurs jugent irréalisable sans intervention coercitive sur le terrain.