Israël

Que contient la loi Bismuth sur l'enrôlement des orthodoxes?

La loi sera présentée officiellement lundi prochain.

3 minutes
29 octobre 2025

ParGuitel Benishay

Que contient la loi Bismuth sur l'enrôlement des orthodoxes?
Photo by Yonatan Sindel/Flash90

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La chaine israélienne N12 a publié les grandes lignes de la proposition de loi concernant l'enrôlement des orthodoxes à l'armée qui doit être présentée lundi prochain par Boaz Bismuth, président de la commission Affaires étrangères et Sécurité de la Knesset.

Cette loi prévoit l'enrôlement de 10000 orthodoxes en deux ans tout en garantissant un statut aux étudiants de yeshiva.

Elle diverge de ce qu'avait proposé le prédécesseur de Bismuth, Yuli Edelstein, en accordant plus de souplesse aux jeunes orthodoxes:

  • Absence de quota de recrues orthodoxes dans les unités combattantes. La commission affirme que l'armée elle-même a indiqué ne pas être en mesure de gérer de tels quotas.

  • Prise en compte d'un service civil national comme équivalent au service militaire, comme par exemple au sein de Zaka.

  • Est considéré comme orthodoxe, tout jeune qui a étudié au moins deux ans dans une yeshiva et non trois ans comme le prévoyait le projet Edelstein, ce qui devrait permettre de faciliter l'enrôlement de ceux qui sont à la marge dans la société orthodoxe.

  • L'interdiction de passer le permis de conduire sera appliquée aux déserteurs à partir du vote de la loi. Le permis ne sera pas retiré à ceux qui le possèdent déjà.

  • Le relevé des empreintes digitales à l'entrée des yeshivot est abandonné. Voulu par Edelstein, ce contrôle visait à exercer une surveillance sur l'assiduité des étudiants.

  • L'interdiction de quitter le territoire pour les déserteurs ne sera plus applicable au-delà de l'âge de 26 ans.

La révélation du projet de loi a suscité des réactions indignées de la part de politiciens et d'organisations de réservistes qui estiment qu'elle ne remplit pas son rôle et ne permettra pas l'enrôlement massif de jeunes orthodoxes.

Le chef de l'opposition Lapid a attaqué : "Ce qui a été déposé sur la table de la Commission Affaires étrangères et Défense n'est pas une loi sur la conscription, c'est une loi honteuse sur l'exemption - c'est cracher au visage des combattants". Lapid a promis que si ce projet de loi est adopté "au prochain gouvernement, tout orthodoxe qui ne se présentera pas au centre de recrutement ne recevra pas un shekel de l'État et ne pourra pas voter aux élections".

Le chef du parti Bleu Blanc, Benny Gantz, a également réagi à la révélation du projet de loi : "Encore un accord de coalition sur le dos de nos enfants. Quelle honte".

Parmi les politiciens qui se sont opposés au projet de loi déposé en commission, figurent également des députés du Likoud, dont Dan Illouz qui ces deux dernières années a adopté une ligne contraire à celle de la faction parlementaire sur tout ce qui concerne la conscription des orthodoxes. "C'est la loi du parti Shass - elle ne recrutera pas d'orthodoxes et elle nuira au public qui sert et qui vote pour nous", a tweeté Illouz sur X.

Dans ce contexte, une manifestation de masse est organisée demain (jeudi) à Jérusalem par le secteur orthodoxe afin de protester contre les arrestations de déserteurs et contre la loi de conscription.

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