Sécurité

L’Iran réarme le Hezbollah, israël veille

Selon plusieurs experts sécuritaires israéliens et régionaux, le Hezbollah achève sa reconstitution militaire et se prépare à un nouvel affrontement avec Israël, tandis qu’un flux massif d’armes iraniennes transite désormais par la Syrie

2 minutes
29 octobre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

L’Iran réarme le Hezbollah, israël veille
Istock

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Selon plusieurs experts sécuritaires israéliens et régionaux, le Hezbollah a achevé sa reconstitution militaire et se prépare à un nouvel affrontement avec Israël, tandis qu’un flux massif d’armes iraniennes transite désormais par la Syrie. Les renseignements évoquent six passages officiels et près de 140 routes illégales entre la Syrie et le Liban, dont la majorité est sous contrôle direct ou indirect du Hezbollah. Par ces corridors circulent missiles, munitions, fonds et stupéfiants, transformant la frontière syro-libanaise en véritable artère logistique iranienne.

Le Liban est exsangue, incapable de contrôler son territoire et encore moins de désarmer le Hezbollah. Profitant du vide politique, le mouvement chiite étend désormais son influence institutionnelle : après avoir remporté les élections locales dans le sud, il viserait à présent le Parlement, étape décisive vers une domination totale du pays. Un tel scénario ferait du Liban le premier État arabe entièrement sous influence iranienne, bouleversant l’équilibre régional.

Pour Israël, la menace dépasse le cadre d’une milice : il s’agit désormais d’un front iranien intégré, reliant la frontière libanaise à Damas. Tsahal se prépare à l’éventualité d’une escalade simultanée au nord et au sud, redoutant la transformation du Liban en nouvelle enclave militarisée, sur le modèle de Gaza avant la guerre.

Ce réarmement du Hezbollah s’inscrit dans une stratégie plus vaste : l’extension de l’axe chiite de Téhéran à Beyrouth, en passant par Bagdad et Damas. En exploitant la faiblesse de l’État libanais, l’Iran consolide ainsi un corridor stratégique jusqu’à la Méditerranée, renforçant sa capacité de pression sur Israël et sur les puissances occidentales. À Beyrouth comme à Jérusalem, les signaux d’alerte se multiplient : le Liban s’effondre, le Hezbollah s’arme, et la région retient son souffle.

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