Il y a dix ans on avait l'impression que la tendance changeait : femmes politiques, journalistes, militantes féministes entraient, petit à petit, au cœur du débat public dans la politique israélienne. Dix ans plus tard, aucun parti n’est dirigé par une femme. Malgré leur rôle énorme pendant la guerre, les femmes sont de nouveau repoussées vers la “périphérie” politique.
En 2025, les femmes ne représentent que 29 % de la Knesset. Aucun parti en Israël n’est aujourd’hui dirigé par une femme. Israël, qui se présentait autrefois en pionnière de la représentation féminine avec Golda Meir dès les années 1970, se retrouve désormais en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE en matière de représentation des femmes. Cette régression est dur à plusieurs facteurs : culture politique conservatrice, médias qui reconduisent le modèle masculin et structures partisanes qui ne laissent pas les femmes percer. Dans les situations d’urgence – sécuritaire, économique ou sociale –, le débat public revient presque automatiquement au terrain masculin : généraux, chefs d’état-major, commentateurs militaires, “experts en sécurité”. Les femmes se retrouvent de nouveau sur le banc de touche, même quand elles combattent, se portent volontaires, dirigent des centres d’urgence civils ou mènent le combat pour les otages.
Aucune femme au sein des partis ultra-orthodoxes– ni en place éligible, ni même sur la liste. Dans n’importe quel autre lieu de travail, ce serait tout simplement illégal. Même dans les partis non haredim, les femmes sont souvent reléguées à des postes symboliques ou à la “périphérie” de l’action publique : éducation, affaires sociales, culture. Les portefeuilles sécurité, économie, politique étrangère restent presque toujours entre des mains masculines.
Ces femmes que l'on a vu partout le 7 octobre et après– combattantes, guetteuses, pilotes, responsables de centres de crise civils, meneuses du mouvement des familles d’otages – elles ont disparu dès que le discours est passé de l’action à la reconstruction, de la guerre à la politique. Pourtant, les études internationales démontrent que quand il y a plus de femmes aux postes de décision, les politiques sont plus modérées, plus responsables et plus transparentes.