Tragédie : un ex-policier souffrant de stress post-traumatique s’est immolé devant le domicile d’une haute responsable du ministère de la Défense.
Selon les autorités, il était engagé depuis plusieurs années dans des procédures avec le département de réhabilitation, où il avait été reconnu comme handicapé psychique à la suite de son service. Cet acte désespéré, survenu quelques jours après la publication d’un rapport alarmant de la Knesset sur les suicides dans Tsahal, a bouleversé le pays et ravivé le débat sur la prise en charge des blessés psychologiques.
Le rapport du Centre de recherche de la Knesset révélait déjà une situation dramatique : 279 tentatives de suicide ont été recensées parmi les soldats israéliens entre janvier 2024 et juillet 2025, soit sept pour chaque suicide confirmé. Cette vague touche particulièrement les réservistes et les anciens combattants, éprouvés par la guerre et souvent livrés à eux-mêmes une fois rentrés chez eux.
Face à ce constat, le lieutenant-colonel (réserve) Gal Dubiner et l’ancien haut responsable du Shin Bet, Ohad Neimark — dirigeants de l’organisation Quand les forts se révèlent, dédiée aux soldats blessés — ont lancé un appel à l’action :
« Les tragédies récentes ne sont pas des cas isolés mais le résultat direct d’un système qui, depuis des années, peine à faire face aux blessures invisibles de nos combattants. Nous voyons nos héros s’effondrer devant nos yeux non pas parce qu’ils sont faibles, mais parce qu’une réponse efficace et globale leur fait défaut. Nous ne devons pas attendre le prochain enterrement. »
Dans l’armée, le chef d’état-major Eyal Zamir a exhorté les commandants à redoubler de vigilance : « La santé mentale est une priorité absolue. Il n’y a aucune honte à demander de l’aide. » Le programme Ometz (« courage »), récemment mis en place par le ministère de la Défense, vise à assurer un suivi post-service renforcé pour les réservistes et leurs familles.
Les associations civiles, elles, sont déjà sur le front. Natal et Eran signalent une explosion d’appels à l’aide, tandis que Brothers for Life et Lotem accompagnent les vétérans à travers des programmes de thérapie par la nature, le sport ou la fraternité d’armes.
Mais pour Dubiner et Neimark, ces initiatives ne suffisent pas. Ils appellent à la création d’une équipe d’urgence nationale pour traiter la détresse psychologique des soldats et blessés de guerre.
Leur message résonne comme un avertissement : « Israël ne peut pas se permettre de perdre ses héros après les avoir envoyés au combat. Sauver ces vies est un devoir moral et national. »