Selon le quotidien émirati Al-Ain, les récentes déclarations et initiatives d’Ankara laissent entendre que le Hamas pourrait transférer l’administration de Gaza à un comité palestinien, sous supervision régionale, tandis que la Turquie chercherait à s’imposer comme acteur central du futur ordre post-guerre dans la bande de Gaza.
Une réunion présidée par le ministre turc des affaires étrangères Hakan Fidan a débuté ce lundi à Istanbul en présence des ministres des Affaires étrangères d’Indonésie, du Pakistan, d’Arabie saoudite et de Jordanie, ainsi que des représentants des Émirats arabes unis et du Qatar, pour discuter du cessez-le-feu à Gaza et des efforts humanitaire. Le ministre turc a confirmé que les pays musulmans travaillaient à l’élaboration d’un mandat du Conseil de sécurité de l’ONU pour la création d’une force internationale de stabilisation à Gaza : “Les pays concernés définiront les déploiements une fois le cadre arrêté”,
D’après Al-Ain, Fidan a déclaré à la presse que “le Hamas est prêt à remettre la gestion de Gaza à un comité formé par les Palestiniens” alors que le président Recep Tayyip Erdogan a ajouté devant les délégués de l’Organisation de la coopération islamique : “Il semble que le Hamas soit déterminé à respecter l’accord de cessez-le-feu.” Mais selon Al-Ain, les progrès restent lents, tandis qu’Ankara cherche à se positionner comme médiateur et futur gestionnaire des projets de reconstruction et de sécurité dans la bande.
Le rôle accru de la Turquie est controversé en Israël, où beaucoup voient en Ankara un allié ambigu du Hamas. Membre de l’OTAN et partenaire stratégique des États-Unis, la Turquie a par le passé hébergé des dirigeants du Hamas et soutenu politiquement le mouvement, tout en affichant une hostilité virulente envers Jérusalem.
Washington, via le CENTCOM, a déjà mis en place en Israël un centre de coordination pour Gaza.
Mais l’éventuelle participation turque à une force de stabilisation soulève de fortes réserves, notamment sur le risque qu’Ankara permette au Hamas de conserver une influence de l’ombre.
Lors de la réunion, les ministres arabes et musulmans ont appelé à la reconstruction urgente de Gaza, à la cessation immédiate des attaques israéliennes, et à l’unité palestinienne.
Fidan a également exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à définir précisément le mandat de la future force internationale : “Aucune action ne doit compromettre le processus de paix”.