L’ambassadeur des États-Unis en Israël, Mike Huckabee, se dit préoccupé par l’évolution du climat politique aux États-Unis à l’égard d’Israël, y compris au sein de son propre camp, le Parti républicain et n’exclut pas l’hypothèse d’un campagne d’influence menée par une puissance étrangère, visant à alimenter et amplifier les discours hostiles à Israël jusque dans la droite américaine.

Soutien de longue date d’Israël et défenseur affirmé de l’alliance stratégique entre Washington et Jérusalem, Huckabee reconnaît toutefois une dynamique inquiétante. « Je suis préoccupé par l’état d’esprit anti-israélien qui se développe dans certaines franges du Parti républicain, en particulier chez les jeunes », confie-t-il. « C’est dangereux. Je ne l’ignore pas. Leur influence réelle est peut-être limitée, mais le bruit qu’ils font est préoccupant. »

Depuis le début de la guerre, les critiques à l’encontre d’Israël se sont multipliées aux États-Unis. Si cette tendance est bien identifiée à gauche, notamment dans les milieux progressistes, elle gagne désormais aussi certains cercles de la droite républicaine. Des courants isolationnistes émergents, mais aussi une partie de la jeune génération républicaine, remettent en question l’aide financière et militaire américaine à Israël et critiquent ouvertement la politique du gouvernement israélien ainsi que le soutien que lui accorde Washington.

Pour Mike Huckabee, cette évolution ne peut être analysée uniquement comme un phénomène interne. « Je pense qu’il y a une implication d’entités étrangères qui alimentent ces voix anti-israéliennes, y compris au sein de la droite américaine », avertit-il. Sans désigner explicitement de pays, il évoque une guerre de l’information menée notamment sur les réseaux sociaux, destinée à fragiliser le consensus bipartisan historique en faveur d’Israël.

Les propos de l’ambassadeur font écho aux inquiétudes croissantes concernant l’influence de campagnes coordonnées, étrangères ou non étatiques, visant à polariser le débat public américain. Pour Huckabee, le danger réside moins dans le poids électoral immédiat de ces courants que dans leur capacité à façonner le discours, à long terme, au sein d’un parti qui a longtemps été l’un des piliers du soutien à Israël.

Dans ce contexte, l’ambassadeur appelle implicitement à une vigilance accrue, soulignant l’importance stratégique du lien entre les deux pays. « L’alliance entre les États-Unis et Israël ne repose pas sur des modes politiques, mais sur des valeurs communes et des intérêts stratégiques durables », rappelle-t-il, alors que le débat sur la place d’Israël dans la politique étrangère américaine semble entrer dans une phase plus incertaine.

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