La tournée promotionnelle du livre de Kamala Harris, 107 Days, a tourné à la scène politique mardi soir à Seattle. L’ancienne vice-présidente américaine, en pleine conversation avec la commentatrice politique Angela Rye au Benaroya Hall, a été confrontée à une série d’interruptions de la part de militants pro-palestiniens venus dénoncer son rôle dans la guerre de Gaza.
Selon JNS, des manifestants s’étaient rassemblés à l’extérieur comme à l’intérieur de la salle, brandissant des drapeaux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et scandant : « Kamala, tu ne peux pas te cacher, tu profites du génocide. » L’un d’eux, dissimulé sous un keffieh rouge, l’a qualifiée de « criminelle de guerre », déclarant qu’elle n’était « pas la bienvenue dans notre ville ».
À l’intérieur, l’ex-vice-présidente a été interrompue à cinq reprises. Après une première perturbation, Harris a répliqué avec humour : « Je reprends mon temps. » Face à une autre tentative de prise de parole, elle a ajouté : « Je comprends l’importance de la protestation, je n’existerais pas sans elle. »
Mais Harris n’a pas esquivé le fond du sujet. Elle a reconnu que, durant son mandat, « l’administration aurait dû faire davantage » pour critiquer publiquement la manière dont le gouvernement Netanyahu menait la guerre. Elle a également fustigé l’équipe Biden : « Beaucoup à la Maison Blanche n’étaient pas heureux que je prenne la parole. »
Décrivant la situation humanitaire à Gaza comme « inhumaine », Harris a plaidé en faveur du cessez-le-feu actuel et accusé l’administration Trump de donner à Israël « un chèque en blanc ».
Ce n’est pas la première fois que l’ancienne colistière de Joe Biden est ciblée par ce type d’incidents. En septembre, lors du lancement de son livre à New York, elle avait été confrontée à des accusations similaires : « Ton héritage, c’est le génocide », lui avait lancé un manifestant. Harris avait alors tenté d’apaiser la salle : « Ce qui arrive au peuple palestinien est révoltant, et cela me brise le cœur. »
En campagne présidentielle, Kamala Harris avait déjà essuyé les huées de militants pro-palestiniens à Detroit et à Savannah. Elle leur avait alors répondu : « Si vous voulez que Donald Trump gagne, dites-le. Sinon, laissez-moi parler. »