Les tensions se sont accrues ces dernières heures entre Israël et l’Égypte, sur fond de désaccord autour d’un renforcement présumé de la présence militaire égyptienne dans le Sinaï et de menaces israéliennes de suspendre un accord gazier majeur.
Le ministre israélien de l’Énergie, Eli Cohen, a menacé de ne pas ratifier le contrat de fourniture de gaz à l’Égypte, tandis que le ministre de la Défense, Israël Katz, a ordonné de transformer la frontière sud en zone militaire fermée. En réponse, des responsables égyptiens ont averti que « le gaz ne saurait être un instrument de pression politique » et qu’ils disposaient de sources d’approvisionnement alternatives.
Selon la chaîne Al-Hadath, Le Caire n’a reçu aucune notification officielle de suspension, mais a adressé à Jérusalem des messages “fermes” concernant les forces stationnées dans le Sinaï. Le général à la retraite Wael Rabia, spécialiste des affaires israéliennes, estime que les déclarations israéliennes visent surtout à détourner l’attention d’une opinion publique en crise, suivant « la méthode habituelle de Benyamin Netanyahou ».
Rabia ajoute qu’une éventuelle rupture de l’accord ne nuirait pas à l’Égypte, désormais presque autosuffisante en énergie grâce à ses investissements dans le gaz, le solaire et le nucléaire, dont un réacteur entrera en service en 2027.
L’ancien ministre égyptien du Pétrole, Osama Kamal, renchérit : « Si Israël suspend le contrat, c’est elle qui perdra. Son économie dépend de ces revenus. » Il affirme que Le Caire refusera toute instrumentalisation politique du gaz et rappelle que le Parlement israélien lui-même pourrait rejeter une telle décision, lourde de conséquences économiques.
En toile de fond, l’Égypte souligne que la présence de ses troupes dans le Sinaï respecte pleinement les accords de paix de 1979, sous supervision du contingent international MFO, chargé de veiller à la stabilité régionale.