Le terroriste franco-palestinien Salah Hamouri a franchi une nouvelle étape judiciaire contre Israël vendredi, en déposant plainte à Paris pour "déportation". Cette plainte s'ajoute à une enquête déjà ouverte depuis juillet 2024 concernant des allégations de détention arbitraire et de torture.
Natif de Jérusalem avec une mère française, Hamouri possédait le statut de "résident permanent" accordé aux Palestiniens de Jérusalem. Fin novembre 2022, Israël le lui a retiré pour "violation d'allégeance", avant de l'expulser vers la France un mois plus tard – un acte qu'il requalifie en "déportation".
La nouvelle plainte, portée par les avocats William Bourdon et Vincent Brengarth, cible les infractions de "déportation, persécution et ségrégation". Le droit pénal français permet de les requalifier en crimes de guerre ou crimes contre l'humanité.
Particularité de cette action : la compagnie aérienne israélienne El Al figure parmi les accusés. Selon les plaignants, en transportant Hamouri "menotté aux mains et aux pieds" sous escorte policière, El Al aurait "apporté une aide substantielle" au crime de déportation, engageant sa responsabilité pénale. Des magistrats israéliens ayant instruit son dossier et d'anciens ministres ayant validé l'expulsion sont également visés.
L'histoire de Hamouri avec la justice israélienne remonte à 2005. Hamouri avait été arrêté puis condamné en 2008 à sept ans de prison pour implication dans un projet d'attentat contre le Rav Ovadia Yossef, ancien grand rabbin et fondateur du parti ultra-orthodoxe Shass.
Libéré en 2011 lors de l'échange de prisonniers contre la libération de Gilad Shalit, il reste sous surveillance.
"Les responsables politiques de ma déportation doivent en payer le prix", a martelé Hamouri en conférence de presse, appelant Paris à "faire respecter les droits d'un Français bafoués par un État d'occupation". Au-delà de son cas personnel, il entend "protéger les autres Palestiniens" contre des expulsions similaires des territoires occupés.
Paris avait qualifié son expulsion de "contraire au droit". Le Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme l'avait étiquetée comme "crime de guerre".