Les chiffres évoqués par le comité donnent la mesure du phénomène : 75 % des jeunes dans le monde utilisent déjà des outils d’intelligence artificielle, dont 85 % en Israël. L’usage dépasse largement le simple divertissement : des liens émotionnels, voire romantiques, se tissent entre humains et IA. Une étude d’Oracle & Workplace Intelligence révèle que 80 % des personnes interrogées se disent prêtes à entamer une thérapie avec un outil d’IA, tandis que seuls 18 % préfèrent un thérapeute humain. Plus frappant encore, 68 % déclarent qu’en situation de stress ou d’anxiété, ils se confieraient plus facilement à un robot qu’à un proche.
Le comité abordera les conséquences de cette mutation sur deux plans : émotionnel et thérapeutique. Sur le plan émotionnel, la discussion se concentrera sur les jeunes, les enfants et les personnes isolées, de plus en plus dépendants psychologiquement de ces outils. Sur le plan thérapeutique, l’accent sera mis sur les opportunités mais aussi sur les dérives possibles, dans un contexte où plusieurs cas extrêmes, dont des suicides, ont déjà été attribués à l’usage non encadré d’outils d’IA.
Parmi les intervenants : le professeur Elikim Kaslo, auteur de Relations 5.0 – Amour et Intimité à l’ère de l’IA, le psychiatre Yoram Yuval, Omri Ben Horin de Google Israël, Lior Atzioni de Microsoft (projet LIV avec l’hôpital Sheba), ainsi que des représentants du ministère de la Défense, du ministère de la Santé, de l’Éducation et de Mafat (Division de neurotechnologie). Ces derniers présenteront des projets innovants liant IA et réhabilitation, reconnaissance, résilience et accompagnement psychologique au sein de Tsahal.
Le comité cherchera à déterminer si les institutions publiques — Éducation, Santé, Bien-être et Gouvernement — se préparent réellement à ces nouveaux défis, et si une supervision des usages de l’IA dans le domaine émotionnel et mental devient aujourd’hui indispensable.