Moyen-Orient

Le Président syrien écarte toute normalisation avec Israël

La rencontre historique entre Trump et Al Sharaa ne débouchera pas sur un accord entre la Syrie et Israël.

3 minutes
11 novembre 2025

ParGuitel Benishay

Le Président syrien écarte toute normalisation avec Israël
Photo: Présidence de la Syrie

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Le président syrien Ahmad al-Sharaa a accordé dans la nuit de lundi à mardi une interview à la chaîne américaine Fox News, où il s'est prononcé sur la question d'une éventuelle normalisation avec Israël. « Aucune négociation de ce type n'est en cours actuellement », a-t-il déclaré. « La situation de la Syrie diffère des pays signataires des accords d'Abraham – nous avons une frontière avec Israël qui occupe le Golan (sic). Peut-être que les États-Unis pourront nous aider à l'avenir. »

Al-Sharaa, ancien commandant d'Al-Qaïda, a indiqué que son entretien avec le président Donald Trump marquait un tournant historique : « Nous entrons dans une nouvelle ère dans nos relations avec les États-Unis. Mon activité au sein d'Al-Qaïda appartient au passé, j'avais alors 19 ans. » Pour appuyer son propos, il a raconté que Trump lui a offert une casquette rouge portant l'inscription "Make America Great Again", qu'il a promis de porter lors de son vol de retour à Damas.

La visite à la Maison Blanche s'est pourtant déroulée de manière discrète : al-Sharaa est entré par une entrée latérale, aucune conférence de presse conjointe n'a été organisée, et seules des photos diffusées par la partie syrienne ont été publiées. Des sources américaines ont précisé qu'il s'agissait d'« une démarche prudente ».

Le Président Trump a publié un message sur Truth Social après la rencontre : « J'ai eu l'honneur de passer du temps avec Ahmad al-Sharaa, le nouveau Président de la Syrie. Nous avons discuté des complexités de la paix au Moyen-Orient, une cause qu'il soutient ardemment. J'attends avec impatience une nouvelle conversation. Une Syrie stable et prospère est importante pour tous les pays de la région. » Oralement, Trump a ajouté : « Les gens disent qu'il a eu un passé difficile, nous avons tous un passé difficile, mais je pense qu'il peut mener la Syrie vers le succès. »

Parallèlement, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a annoncé que l'administration Trump suspendait temporairement une partie des sanctions économiques prévues par la « loi César », afin de « soutenir les efforts de la Syrie pour reconstruire son économie et réintégrer la communauté internationale ». Il a toutefois souligné que ces mesures sont conditionnées à des progrès concrets de la part de Damas et à une rupture avec son passé violent.

La « loi César » tire son nom d'un individu surnommé « Caesar », qui a documenté les tortures infligées à des civils par le régime Assad. Adoptée par le Président Trump en décembre 2019, elle visait plusieurs secteurs d'activité en Syrie, notamment ceux liés aux infrastructures, à la maintenance militaire et à la production énergétique. La loi ciblait également les individus et entreprises fournissant un financement ou une assistance au président syrien.

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