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La France multi-récidive : de nouvelles entreprises israéliennes exclues d’un salon sécuritaire

La direction du salon Milipol, grand rendez-vous mondial consacré à la sécurité intérieure, a informé l’Institut israélien des exportations, organisateur du pavillon national, que deux des huit entreprises israéliennes prévues ne seraient pas autorisées à exposer, Israël menace de réagir durement à cette politique devenue systémique

3 minutes
11 novembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

La France multi-récidive : de nouvelles entreprises israéliennes exclues d’un salon sécuritaire
Le pavillon israélien au salon Milipol, lors d’une édition précédente, Photo : courtoisie de l’Institut israélien des exportations

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L’annonce est tombée quelques jours à peine avant l'ouverture du salon, où sont attendus des acheteurs et délégations du monde entier, prévue le 18 novembre. La direction du Milipol, grand rendez-vous mondial consacré aux technologies de sécurité intérieure -protection des frontières, cybersécurité, systèmes de commandement et de contrôle, dispositifs de surveillance et d’intervention-. a informé l’Institut israélien des exportations, organisateur du pavillon national, que huit entreprises israéliennes ne seraient pas autorisées à exposer. Une décision qui s’inscrit dans une série de mesures d’exclusion prises par la France contre les industries de défense israéliennes lors de salons militaires ou sécuritaires sur son sol.. La France poursuit ainsi sa politique d’éviction des entreprises israéliennes du secteur de la défense lors des salons se tenant sur son territoire. Pour l’heure, la participation du pavillon israélien lui-même n’a pas été remise en cause : selon l’Institut, les préparatifs se poursuivent et Israël figure toujours sur la carte interactive des exposants.

Selon les organisateurs français, la raison invoquée pour cette exclusion est le déploiement par Tsahal de certains systèmes produits par ces entreprises lors de la guerre à Gaza. D’après la presse française, sept associations de défense des droits de l’homme, dont l’Union juive française pour la paix, avaient adressé début novembre une lettre au Premier ministre Sébastien Lecornu pour réclamer l’exclusion des entreprises israéliennes.

Une politique désormais systématique

Cette décision s’ajoute à une longue série d’incidents similaires. Au Salon du Bourget, l’été dernier, les grands groupes israéliens — Israel Aerospace Industries, Elbit et Rafael — avaient découvert avec stupeur que, sur ordre du gouvernement français, leurs stands avaient été recouverts de tentures noires.
La justification officielle : l’interdiction d’exposer du matériel offensif dans les pavillons israéliens.

Quelques mois plus tôt, la France avait déjà interdit la participation d’entreprises israéliennes au salon d’armement Eurosatory 2024, également à Paris. Israël avait contesté cette décision devant la justice française, dénonçant une discrimination fondée sur des considérations politiques.

À Jérusalem, plusieurs responsables estiment que cette exclusion répétée vise avant tout à protéger l’industrie d’armement française, l’une des plus puissantes d’Europe, et qu’elle répond donc à des intérêts économiques autant que politiques. La fin de la guerre à Gaza n’a pas changé la donne : la France continue d’écarter les acteurs israéliens du secteur sécuritaire de ses grands événements.

Une nouvelle initiative de Macron

Parallèlement, le président Emmanuel Macron a accueilli à Paris le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et annoncé la création d’une commission franco-palestinienne conjointe « en vue de la construction de l’État palestinien ».
Dans un message publié sur X, il a qualifié Abbas de « cher ami » et ajouté : « Ensemble, nous préparons le jour d’après : celui où deux États — Israël et la Palestine — vivront côte à côte, dans la paix et la sécurité. »

Israël menace de réagir durement

À Jérusalem, la réaction a été immédiate : « la réponse à cette décision sera sévère, publique et concrète, une telle mesure aura des conséquences dramatiques sur les relations entre les deux pays. » D'importantes pressions sont exercées ces heures-ci afin que le président Macron annonce l'annulation de cette mesure.

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