Ce jour, mercredi, lors de la 17ᵉ séance de la phase de contre-interrogatoire, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a reconnu à la barre avoir été au courant et avoir approuvé les cadeaux reçus d’Arnon Milchan. La ministre des Transports, Miri Regev, était présente dès l’ouverture de l’audience, après la venue la veille du ministre de l’Éducation, Yoav Kisch.
Les interrogatoires ont porté sur l’affaire 1000, l’une des trois procédures dans lesquelles le Premier ministre a été inculpé en 2019. Ce dossier concerne les cadeaux de luxe — notamment des cigares et du champagne — qu’il aurait reçus du producteur et homme d’affaires Arnon Milchan.
L’enjeu central est de déterminer si ces cadeaux constituent un acte de corruption ou de simples gestes amicaux, alors que Netanyahu était en position d’influencer une législation favorable à son ami.
L’avocat du parquet, Yonatan Tadmor, a interrogé mercredi le Premier ministre sur des cas précis de dons de cigares : « Étiez-vous au courant ? Aviez-vous donné votre accord ? » Netanyahu a confirmé que oui.
L’un des piliers du dossier repose sur le témoignage de Hadas Klein, ancienne assistante personnelle de Milchan, qui a affirmé que les cadeaux avaient été expressément demandés par le Premier ministre, renforçant ainsi la thèse d’un traitement exceptionnel. Lorsque Tadmor lui a présenté ces déclarations, Netanyahu a balayé la crédibilité du témoin : « Son témoignage est ridicule. »
Le procureur l’a ensuite interrogé sur les allégations selon lesquelles certaines demandes — notamment pour le champagne — seraient venues de son épouse, Sara Netanyahu. Le Premier ministre a dit ne pas s’en souvenir et a minimisé la portée de ces faits : « Il faudrait passer en revue chaque bouteille ouverte et jetée, c’est absurde. Et, de toute façon, cela n’avait rien à voir avec moi. »
Netanyahu a ajouté : « Je sais que Milchan aimait à la fois le champagne et la tequila… Il buvait du champagne dès qu’il en avait l’occasion, lors de réunions, de repas… » Une manière de soutenir la thèse selon laquelle ces cadeaux n’avaient rien d’exceptionnel — et donc aucune influence sur son comportement ou ses décisions en tant que chef du gouvernement.