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La première analyse de l'ADN d'Hitler montre qu'il était atteint d'un trouble bien particulier

L'analyse apporte également une réponse définitive à une question longtemps débattue ; Hitler était-il juif ?

2 minutes
13 novembre 2025

ParJohanna Afriat

La première analyse de l'ADN d'Hitler montre qu'il était atteint d'un trouble bien particulier
Adolf Hitler Photo : Wikimedia Commons

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La première analyse complète de l'ADN d'Adolf Hitler révèle que le dictateur nazi était atteint du syndrome de Kallmann, un trouble génétique entraînant une puberté incomplète et pouvant être associé à un micropénis. C'est ce que révèle « L'ADN d'Hitler : le profil d'un dictateur », un documentaire diffusé au Royaume-Uni.

L'étude, dirigée par une équipe menée par un éminent généticien britannique, a également mis en évidence des gènes prédisposant à l'autisme, à la schizophrénie et aux troubles bipolaires. Les médecins soulignent toutefois que l'analyse génétique seule ne permet pas d'établir un diagnostic formel.

Les chercheurs ont travaillé à partir d'un échantillon de tissu taché de sang, prélevé par un soldat américain sur le canapé où Hitler s'est suicidé en 1945. L'authenticité de l'échantillon a été confirmée par comparaison avec l'ADN d'un membre de la famille du dictateur, dont l'origine avait été préalablement établie.

Le psychologue britannique d'origine juive Simon Baron-Cohen, père de l'acteur Sacha Baron Cohen, figure parmi les experts consultés pour le documentaire et se montre toutefois prudent. « Le comportement n'est jamais déterminé à 100 % par la génétique », a-t-il déclaré au Times. « Associer l'extrême cruauté d'Hitler aux personnes atteintes de ces troubles risque de les stigmatiser, d'autant plus que la grande majorité d'entre elles ne sont ni violentes ni cruelles, et que beaucoup sont même tout le contraire. »

Une origine juive définitivement écartée

L'analyse apporte également une réponse définitive à une question longtemps débattue : Hitler n'avait aucune ascendance juive. Ces rumeurs, répandues dès son accession au pouvoir dans les années 1930, ont persisté pendant des décennies. En 2022 encore, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov les avait évoquées pour tenter de justifier l'invasion de l'Ukraine par la nécessité d'une « dénazification » – un argument rendu absurde par l'origine juive du président ukrainien.

Contrairement à des analyses antérieures portant sur l'ADN de proches d'Hitler, qui suggéraient des liens génétiques possibles avec des groupes visés par l'extermination nazie, la nouvelle étude ne révèle qu'une ascendance allemande autrichienne.

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