Le président Isaac Herzog a exprimé ce jeudi ses vives inquiétudes face à la décision de fermer Galei Tzahal, la radio militaire israélienne, lors d'une cérémonie commémorant le 25e anniversaire de l'école préparatoire à l'armée « Yemin Orde ».
« Fermer un média, et a fortiori un média public, c'est fermer une fenêtre ouverte sur le public », a déclaré Herzog. « Il ne faut pas oublier que faire taire des voix, c'est perdre non seulement une fréquence d'expression, mais aussi un dialogue. »
Le président a reconnu que des améliorations étaient possibles, mais s'est opposé à la suppression pure et simple de ce qu'il considère comme un « outil démocratique essentiel ». « À une époque de polarisation politique et sociale, et de luttes autour de l'image de la démocratie israélienne, la décision de fermer définitivement un média public historique en Israël est très préoccupante », a-t-il ajouté.
Herzog a souligné le rôle historique de la station dans la société israélienne : « Galei Tzahal ne se contente pas de diffuser des informations, elle accompagne le pays et Tsahal depuis des décennies et constitue une part importante de notre histoire commune. »
En réponse à la polémique, le ministre de la Défense Israel Katz a réaffirmé sa détermination. « J'ai annoncé hier ma décision de fermer la station de radiodiffusion Galei Tzahal et je ne revienddrai pas dessus », a-t-il déclaré. La proposition sera soumise au gouvernement dans les prochaines semaines, et les émissions devraient cesser d'ici le 1er mars 2026.
Le ministre a justifié sa décision en affirmant qu'« une station de radio civile n'a pas sa place au sein de Tsahal – elle n'existe dans aucun pays démocratique au monde ». Il a accusé la station de diffuser « des contenus politiques et clivants, contraires aux valeurs de Tsahal », ajoutant que « les soldats doivent servir dans l'armée, pas dans une station de radio ».
Katz s'est montré particulièrement virulent envers ses détracteurs : « Il est sidérant de voir comment des personnes qui, pendant des années, ont fermement affirmé que Galei Tzahal devait être fermée, alors qu'elles occupaient des postes de chef d'état-major, de haut responsable de Tsahal ou de ministre de la Défense, se rétractent aujourd'hui et s'opposent à la fermeture de la chaîne pour des raisons politiques. »
Le ministre a conclu de manière tranchante : « Une fois ma décision prise, il n'y a pas de retour en arrière. Toutes les attaques dont je fais l'objet de la part des politiciens et des parties prenantes, ainsi que les tentatives de politiser ma décision, ne feront que renforcer ma détermination. »
Une source proche du ministre de la Défense a vertement répondu aux déclarations du président : « Si le président apprécie les stations de radio, il en installera une à la résidence présidentielle. Le gouvernement israélien prendra seul les décisions, conformément à ses prérogatives, concernant la fermeture de Galei Tzahal. »