La Cour suprême d’Israël a une nouvelle fois rejeté ce mardi la demande du ministre de la Justice, Yariv Levin, visant à nommer le juge à la retraite Asher Kola pour mener l'enquête sur la fuite de la vidéo de Sde Teman orchestrée par l'ancienne procureure militaire en chef, Yifat Tomer Yerushalmi.

La haute juridiction a estimé que la proposition de Levin n’était pas acceptable, s'appuyant sur la loi qui interdit à un juge « d’occuper tout autre poste ou de s’engager, directement ou indirectement, dans toute autre profession », même lorsqu’il est mis en retrait de ses fonctions en cours. comme c'est le cas ici

La Cour a également souligné que « les difficultés évoquées par le ministre pour trouver un candidat respectant les exigences légales ne justifient pas de contourner la loi ». Toutefois, elle a précisé que Levin pouvait saisir la Haute Cour de Justice pour désigner un accompagnateur chargé d'assister ou de superviser l'enquête, en vertu de ses pouvoirs généraux prévus par la Loi fondamentale sur l’organisation judiciaire, et qu’il était conseillé de le faire « au plus tôt ».

Yariv Levin a vivement réagi à la décision de la Haute Cour : « Ceux qui sont responsables de l'omission et de la dissimulation ne pourront pas se cacher éternellement derrière leur robe de juge », a-t-il déclaré. "Dès le début de l’affaire Sde Teman, la police n’a mené aucune véritable enquête : les témoins clés n’ont pas été interrogés et des mesures ont été mises en place pour éviter les arrestations", a-t-il porsuivi.

Levin a aussi critiqué l’interférence de la procureure générale Gali Baharav-Miara et du parquet dans l’enquête et a expliqué avoir nommé Asher Kola pour garantir indépendance et compétence. Il a dénoncé la rigidité de la Haute Cour face à ses propositions de nominations : « Tous les noms proposés ont été examinés et aucun ne répondait aux critères. »

Le ministre a conclu : « Lorsque la vérité éclatera, ils ne pourront pas dire “nous ne savions pas” ou “nous n’avons rien fait pour classer l’affaire au détriment des soldats de Tsahal et de leur droit à la justice”. »

Yariv Levin avait saisi la Haute Cour de justice la semaine dernière pour demander le réexamen de la nomination du juge à la retraite Asher Kola comme accompagnateur de l’enquête sur l’ancienne procureure militaire en chef. Cette démarche est intervenue deux semaines après le rejet de sa nomination du juge à la retraite Ben Hamo pour le même rôle.

Dans sa requête, l’équipe juridique de Yariv Levin a expliqué que le ministre se trouve « dans une impasse » et incapable d’exercer pleinement son autorité, jugée cruciale dans ce dossier. Les avocats ont demandé à la Haute Cour de préciser si Asher Kola pouvait temporairement prendre un congé de ses fonctions de Médiateur des magistrats afin de participer officiellement à l’enquête.

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