L'enquête sur la fuite de la vidéo de Sde Teman, dans laquelle sont impliqués l'ancienne procureure militaire en chef et ses associés, continue de faire la une. Aucune autorité juridique ne supervise l'enquête à l'heure qu'il est, empêchant la police de progresser.
À la veille de l'audience à la Cour suprême qui doit examiner la nomination du juge à la retraite Ben Hamou comme superviseur de l'enquête, le Parquet a transmis mercredi sa réponse à la requête et a demandé l'annulation de la nomination. "Suffisamment de défauts entachent le processus de prise de décision et le processus de consultation", a-t-il indiqué.
Le ministre Levin, qui a nommé Ben Hamou, a également déposé ce matin sa réponse à la requête. Selon lui, "chaque heure qui passe accroît le risque que l'enquête soit obstruée par les personnes impliquées dans l'affaire, causant des dommages irréversibles aux preuves et représentant un danger pour la capacité même d'établir la vérité. La Cour ne pourra pas dire à nouveau que les hauts responsables du système judiciaire l'ont induite en erreur. L'histoire jugera qui a agi pour établir la vérité et pour l'État de droit, et qui a fait tout son possible pour dissimuler, couvrir, retarder, obstruer et faire échouer l'enquête".
Le ministre a également accusé le Parquet de l'État de rébellion : "Au cours des trois dernières années, ce qui était autrefois un cas extrême est devenu monnaie courante et pratique habituelle. Même dans des affaires relativement simples, les représentants de l'État devant les tribunaux ne représentent pas la position authentique du gouvernement. Récemment, les choses se sont aggravées au point d'une quasi-déclaration d'indépendance ou quasi-rébellion, dans le cadre de laquelle les représentants de l'État devant les tribunaux ont créé une situation par défaut où, dans presque toutes les questions publiques importantes, ils s'abstiennent de représenter la position du gouvernement d'Israël".
Auparavant, la Cour suprême a statué que le ministre Levin était habilité à nommer le superviseur de l'enquête sur l'ancienne procureure militaire en chef, mais celui-ci doit obligatoirement être un fonctionnaire de l'État et un juriste de haut rang. Quelques jours plus tard, Levin a annoncé la nomination du juge à la retraite Ben-Hamou. Des recours ont ensuite été déposés contre cette nomination, arguant qu'il n'est pas fonctionnaire de l'État et que la nomination ne respecte donc pas la décision de la Cour suprême. Le ministre Levin s'est défendu en expliquant ne pas avoir réussi à trouver un candidat qui réponde à tous les critères imposés par la Cour.
Le président de la Cour suprême, le juge Yitzhak Amit, a émis une ordonnance d'interdiction provisoire et a fixé l'audience sur le sujet à jeudi, soit demain.