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Avenir de Gaza: l'obstacle russe

La Russie a présenté une proposition de résolution au Conseil de sécurité qui pourrait bloquer celle des Etats-Unis.

3 minutes
14 novembre 2025

ParGuitel Benishay

Avenir de Gaza: l'obstacle russe
Conseil de sécurité de l'ONU. Photo: IStock

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Les Etats-Unis travaillent depuis de longues semaines sur une proposition de résolution au conseil de sécurité de l'ONU qui réglerait la question de la force internationale chargée du maintien de la paix dans la Bande de Gaza.

Un obstacle inattendu a surgi cette nuit (jeudi à vendredi) puisque la Russie a décidé de présenter sa propre proposition, jugée « mauvaise » par Israël. Moscou a ainsi coupé l’herbe sous le pied à l’initiative américaine, qui avait obtenu l’aval de plusieurs pays arabes et devait être soumise au vote ce vendredi — ce qui n’aura finalement pas lieu. Le texte russe, qui ne devrait pas être adopté, retardera toutefois le processus.

La proposition russe ne mentionne pas le « Conseil pour la paix » de Trump. Elle affirme notamment que « la situation dans les territoires palestiniens occupés constitue une menace pour la paix régionale », réitère l’obligation de respecter le droit international, appelle le secrétaire général de l’ONU à étudier la mise en place d'une force internationale de stabilisation à Gaza, exige un accès humanitaire sans entrave, refuse tout changement démographique ou territorial dans la Bande de Gaza et réaffirme l’objectif de la solution à deux États, ainsi que l’importance de la continuité territoriale entre Gaza et la Judée-Samarie sous l’Autorité palestinienne.

La Russie a justifié son texte en affirmant qu’elle s’opposait à la version américaine et souhaitait « offrir au Conseil de sécurité une approche équilibrée, acceptable et unifiée pour parvenir à une cessation durable des hostilités ».

Le porte-parole de la mission américaine auprès de l’ONU a réagi en dénonçant « une tentative de semer la discorde au moment où les négociations sur un accord sont sur le point d’aboutir ». Selon lui, un tel blocage aurait « de graves conséquences pour les Palestiniens de Gaza » et pourrait être évité.

Par ailleurs, selon des sources diplomatiques, la nouvelle proposition américaine comprend plusieurs éléments « inconfortables pour Israël ». En particulier, la résolution permet d'engager la voie vers la création d'un Etat palestinien: « Une fois que le programme de réformes de l’Autorité palestinienne sera mis en œuvre de manière crédible et que la reconstruction de Gaza aura progressé, les conditions pourraient être réunies pour ouvrir une voie fiable vers l’autodétermination palestinienne et la création d’un État. », peut-on lire.

Plus d’un mois après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, peu de pays se sont déclarés prêts à envoyer des troupes pour la force de stabilisation. Pour l’heure, seules l’Indonésie et l’Azerbaïdjan envisagent d’y participer. Washington tente d’en convaincre d’autres, mais ceux-ci craignent la présence persistante des forces armées du Hamas et redoutent d’être perçus comme une force d’occupation. Les États-Unis travaillent également à la formation de soldats étrangers dans des pays voisins d’Israël et à la définition du mandat de cette future force, notamment les règles d’engagement.

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