Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a décollé ce jour, dimanche, d’Israël à destination de la Floride, où il doit s’entretenir avec le président américain Donald Trump et plusieurs hauts responsables de l’administration américaine. Et l’avion officiel « Aile de Sion » a emprunté un itinéraire passant au-dessus de la France, malgré le mandat d’arrêt délivré par la Cour pénale internationale de La Haye.

Ce survol n’a donné lieu à aucune réaction officielle de Paris, illustrant une fois de plus l’écart entre les positions juridiques affichées par certaines capitales européennes et leur comportement concret vis-à-vis d’Israël. En pratique, aucune tentative d’entrave au déplacement du chef du gouvernement israélien n’a été engagée.
Cette séquence intervient alors que la liberté de mouvement internationale de Benyamin Netanyahu s’est considérablement réduite depuis le déclenchement de la guerre à Gaza. Selon des documents récemment publiés par le Mouvement pour la liberté de l’information en Israël, le Premier ministre n’a effectué en 2025 que très peu de déplacements à l’étranger. En dehors des États-Unis, seule la Hongrie figure parmi les pays visités officiellement.
Par ailleurs, le contexte judiciaire international reste tendu. Il y a deux semaines, le procureur de la CPI, Karim Khan, a affirmé dans un document officiel avoir subi de fortes pressions de la part de responsables britanniques afin de retarder ou d’empêcher l’émission de mandats d’arrêt visant Benyamin Netanyahou et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. Selon ces révélations, Londres aurait même brandi la menace de suspendre son financement de la Cour ou de se retirer du Statut de Rome.
Le choix de l’itinéraire aérien, tout comme l’absence de réaction française, envoient un message politique clair : malgré les procédures judiciaires en cours, Israël continue de bénéficier, sur le terrain diplomatique, de marges de manœuvre et de soutiens implicites. À la veille d’échanges cruciaux avec Donald Trump, ce survol de la France apparaît moins comme un incident technique que comme un acte lourd de symboles.