Des médias yéménites rapportent ce dimanche un chaos sans précédent au sommet de l'organisation terroriste houthi. Selon le site d'opposition yéménite Defense Line, la direction houthi traverse depuis plusieurs mois une crise interne profonde, marquée par des luttes de pouvoir, une perte de contrôle territorial et un affaiblissement de sa capacité de dissuasion – conséquences directes des revers subis par l'Iran depuis le 7 octobre.
Face à cette déstabilisation, Téhéran a dû effectuer une manœuvre exceptionnelle : renvoyer au Yémen l'un des hommes les plus dangereux et secrets des Gardiens de la Révolution, Abdoul-Reza Shahlai, haut responsable de la Force Qods. Considéré comme le "joueur de l'ombre" de l'Iran sur le théâtre yéménite, Shahlai a été renvoyé à Sanaa après avoir pourtant été rappelé en Iran. Les États-Unis offrent 15 millions de dollars pour toute information le concernant. Il a survécu à une tentative d'élimination américaine la nuit même où Qassem Soleimani a été tué.
Selon ces informations, les Houthis souffrent de graves secousses internes : commandants évincés, tensions au sein de l'appareil sécuritaire et défaillances opérationnelles révélées lors des récentes frappes israéliennes.
Le quotidien Asharq Al-Awsat confirme également que l'Iran a intensifié son soutien militaire et sur le plan du renseignement aux Houthis ces derniers temps, dans une tentative de compenser les pertes sur d'autres fronts et de consolider son influence au Yémen.
Des sources politiques yéménites affirment que Téhéran craint l'effondrement du "projet houthi", considéré comme un atout stratégique face à l'Arabie saoudite et l'Occident. Malgré les efforts pour stabiliser la situation, les rapports indiquent que la crise est loin d'être résolue et que les luttes intestines au sein des Houthis ne font que s'intensifier.