Moyen-Orient

MBS peut-il normaliser avec Israël ?

Mohammed ben Salmane, attendu mardi à la Maison-Blanche, vient de dresser deux conditions non négociables

2 minutes
16 novembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

MBS peut-il normaliser avec Israël ?
NSO/CANVA

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Dans un Moyen-Orient encore secoué par la guerre à Gaza, Donald Trump veut arracher un accord historique : une normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite. Mais le prince héritier Mohammed ben Salmane, attendu mardi à la Maison-Blanche, vient de dresser deux conditions non négociables et elles peuvent faire capoter l’initiative phare du président américain : MBS réclame un chemin concret vers la création d’un État palestinien. Jérusalem y oppose un refus catégorique, surtout au lendemain de la guerre à Gaza. Pour contourner cette impasse, Trump prévoit de présenter au prince sa « feuille de route pour Gaza », un document en 20 points. Une opération délicate : le texte risque de déclencher une tempête politique en Israël, autre condition, l'obtention du chasseur furtif américain, symbole de statut stratégique. Mais la Maison-Blanche temporise : • protection de « l’avantage militaire qualitatif » d’Israël et craintes de fuite technologique vers la Chine, partenaire central de MBS.

Trump reste cependant confiant : « J’espère que l’Arabie saoudite rejoindra très bientôt les Accords d’Abraham », assure-t-il. Il estime que la trêve fragile à Gaza et le recul des milices pro-iraniennes créent une fenêtre rare.

Le prince héritier saoudien, plus pragmatique que son père, ne ferme pas la porte à un rapprochement avec Israël. Mais il connaît parfaitement l’état de l’opinion arabe, chauffée à blanc par les images en provenance de Gaza. Tant que les télévisions saoudiennes montrent la destruction à Gaza, Ben Salmane aura énormément de mal à aller plus loin.

Entre l’exigence saoudienne d’un horizon politique palestinien, la prudence américaine sur les F-35, la rigidité du gouvernement israélien et la colère de la rue arabe, la normalisation n'est pas à portée de vue.

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