Au lendemain de la rencontre entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et le président américain Donald Trump à Mar-a-Lago, les réactions dans la région oscillent entre prudence et réalisme. Selon une analyse publiée sur N12 par la journaliste Sapir Lipkin, le monde arabe ne perçoit pas les déclarations de Trump comme un changement stratégique, mais comme une rhétorique politique destinée à préserver plusieurs équilibres à la fois.
En Arabie saoudite, un membre de la famille royale explique que Trump évite volontairement un soutien public explicite à la solution à deux États. Cette retenue est interprétée comme un calcul politique : maintenir le dialogue avec Riyad sur la question palestinienne tout en évitant de s’aliéner une partie de l’électorat juif américain, très attachée à la sécurité d’Israël. Sur l’Iran, les responsables saoudiens estiment que Washington n’a aucun intérêt à une guerre régionale, qui mettrait en péril la stabilité du Golfe et les intérêts américains. Des positions similaires ont été relayées ces derniers mois par plusieurs diplomates saoudiens dans la presse internationale, notamment par Reuters.
À Damas, le ton est plus pragmatique encore. Selon un responsable syrien proche du pouvoir, les États-Unis continuent de pousser à des arrangements sécuritaires avec Israël. Cette dynamique s’inscrirait dans un cadre régional plus large, impliquant également l’Arabie saoudite et la Turquie. Des sources diplomatiques occidentales confirment que Washington cherche à stabiliser le front nord d’Israël afin d’éviter que le vide sécuritaire ne profite à des acteurs liés à l’Iran ou au Hezbollah.
La Turquie, de son côté, observe attentivement cette recomposition régionale. Ankara, tout en maintenant une rhétorique critique à l’égard d’Israël sur Gaza, partage l’objectif américain de limiter l’influence iranienne en Syrie. Selon plusieurs analystes cités par AP et Middle East Eye, la Turquie considère que toute stabilisation durable en Syrie devra passer par des mécanismes sécuritaires coordonnés avec Washington, même si ceux-ci incluent indirectement Israël.
L’Iran, enfin, a réagi de manière directe et officielle. Le président iranien Masoud Pezeshkian a déclaré sur le réseau X que « la réponse de la République islamique à toute agression sera dure et regrettable ». Ce message intervient dans le contexte des propos de Donald Trump évoquant un possible soutien à une action israélienne en cas de poursuite des programmes balistiques iraniens. Dans la région, cette déclaration est perçue comme un signal de dissuasion destiné à fixer des lignes rouges, sans qu’une escalade immédiate ne soit pour autant anticipée.
Au final, la lecture régionale qui se dégage, selon Sapir Lipkin et les recoupements diplomatiques, est celle d’une continuité stratégique américaine. Malgré une rhétorique parfois offensive, la priorité attribuée à Donald Trump reste d’éviter une guerre régionale, de contenir l’Iran et de maintenir ouverts — voire d’élargir — des canaux sécuritaires avec Israël.
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