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Israël vu de l’étranger : économie triomphante, menaces régionales et traumatisme national persistant

Alors que le Moyen-Orient reste suspendu aux cessez-le-feu précaires et aux calculs géopolitiques, la presse étrangère dresse un tableau contrasté d’Israël : une économie étonnamment robuste, une menace iranienne en expansion, un Hamas qui regagne du terrain à Gaza, et une société israélienne encore traversée par les blessures du 7 octobre.

2 minutes
17 novembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Israël vu de l’étranger : économie triomphante, menaces régionales et traumatisme national persistant
Bloomberg : Israël, le chouchou des marchés

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Une économie israélienne… irrésistible pour les marchés

Malgré les critiques internationales, Israël séduit plus que jamais les investisseurs. C’est le constat de Bloomberg, qui décrit le pays comme « le chouchou des marchés ». Actions, obligations, shekel — tout grimpe. Et les rachats d’entreprises israéliennes atteignent un niveau jamais vu depuis 1998 : plus de 60 milliards de dollars engagés par des acteurs étrangers cette année. Les primes offertes dépassent de loin les standards mondiaux, signe de l’appétit pour « la Silicon Valley du Moyen-Orient ». Pour Bloomberg, le rebond économique post-guerre est clair : Israël devrait afficher en 2026 la croissance la plus élevée du monde développé, puis conserver la tête en 2027.

L’Iran remplit ses arsenaux : une inquiétude qui grandit

Pause ou pas, Téhéran accélère. The National Interest rapporte de nouveaux transferts de matériaux critiques pour la production de missiles, notamment du perchlorate de sodium venu de Chine. Un message limpide : l’Iran renforce sa capacité balistique. Les experts cités estiment que la République islamique tire les leçons de son affrontement direct avec Israël et cherche à maximiser l’efficacité de ses tirs. Une stratégie qui, selon le journal, « prépare le terrain pour une confrontation future ».

À Gaza, un Hamas renforcé et un plan Trump fragilisé

Selon le Wall Street Journal, la popularité du Hamas remonte légèrement depuis la trêve, portée par un sentiment de sécurité retrouvé après des mois d’anarchie. Une dynamique paradoxale mais bien réelle : même les opposants du mouvement reconnaissent que « personne d’autre n’a su rétablir l’ordre ». Ce soutien renouvelé complique la mise en œuvre du plan Trump, qui exige un désarmement complet du Hamas en échange d’un retrait israélien et du déploiement d’une force internationale.

Une société israélienne toujours en état de choc

Pour CNN, la guerre est finie, mais le traumatisme reste vif. La création d’une commission d’enquête limitée sur le 7 octobre ne suffit pas à apaiser les familles endeuillées, qui réclament une commission d’État dotée de vrais pouvoirs. L’Economist évoque même « un changement profond dans la manière dont les Israéliens perçoivent leur pays ». Psychologues et travailleurs sociaux décrivent une société entière en état de stress post-traumatique, au-delà des seuls militaires touchés.

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